"L'émotion légitime" ne justifie pas les "violences inacceptables", selon Cazeneuve

Bernard Cazeneuve à Saint-Martial-le-Vieux, dans la Creuse, le 10 février 2017 - Pascal Lachenaud-AFP
Bernard Cazeneuve a estimé ce lundi que "l'émotion légitime" suscitée par l'affaire Théo "ne saurait en rien justifier" les "violences inacceptables" qui se sont produites le week-end dernier à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, et à Argenteuil, dans le Val-d'Oise.
Le gouvernement "les condamne avec la plus grande fermeté" et "salue à nouveau l'appel au calme empreint de dignité lancé il y a quelques jours par Théo", jeune homme noir victime d'un viol présumé lors d'une interpellation, "et sa famille", a ajouté Bernard Cazeneuve dans un communiqué.
"Lutter contre les discriminations"
Le Premier ministre, qui recevait les associations de lutte contre le racisme, "a rappelé le devoir d'exemplarité des forces de l'ordre" devant prévaloir "en toutes circonstances et pour toutes leurs interventions". Il a "insisté sur la volonté du gouvernement de poursuivre le travail de renforcement de la confiance entre la police et la population", alors que les violences qui se succèdent depuis plus d'une semaine ont remis les banlieues dans le débat à quelques semaines de la présidentielle.
"C'est dans cet esprit que le déploiement des caméras-piétons mis en oeuvre par le gouvernement va se poursuivre", a ajouté Bernard Cazeneuve, qualifiant cette mesure de "la plus efficace pour lutter contre les discriminations et apaiser les échanges".
La suspension des policiers mis en examen
À propos de Théo, toujours hospitalisé après l'interpellation du 2 février à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, "la justice est saisie" et "il lui appartient d'établir la vérité des faits et des responsabilités", a ajouté le Premier ministre, qui a souligné qu'il avait "dans cette attente, prononcé à titre conservatoire la suspension des policiers mis en examen", dont l'un pour viol.
Un peu plus tôt, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux avait condamné "de la façon la plus forte toutes les violences qui ont eu lieu durant le week-end" et appelé "au calme", "à la responsabilité, à la sérénité, à la confiance dans la justice".
Un véhicule caillassé aux Ulis
Dimanche, pour la première fois depuis la brutale interpellation de Théo, des violences urbaines ont eu lieu en dehors de la Seine-Saint-Denis. À Argenteuil, dans le Val-d'Oise, onze personnes, dont huit mineurs, ont été interpellées, après des heurts avec les forces de l'ordre, l'incendie d'un véhicule et le caillassage d'un bus.
En Seine-Saint-Denis, dix jeunes, tous mineurs, ont été interpellés. Originaires du Blanc-Mesnil, ils ont été arrêtés après des dégradations à Drancy, la commune voisine.
Un véhicule d'une patrouille de policiers a été caillassé aux Ulis, en Essonne. Les fonctionnaires se sont dirigés vers le commissariat où une trentaine de jeunes ont continué à jeter des projectiles.