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Police-Justice

Kurdes tuées: une organisation dit que le suspect n'est pas kurde

Les trois victimes

Les trois victimes - -

Selon une association kurde de France, l'homme mis en examen lundi pour l'assassinat à Paris des trois activistes n'est ni kurde, ni militant au PKK.

Une organisation kurde en France a contesté mercredi que le suspect mis en examen pour l'assassinat de trois militantes kurdes, le 9 janvier dernier à Paris, soit un Kurde ou un militant.

Lundi, le procureur de Paris François Molins avait annoncé la mise en examen d'Ömer Güney, présenté comme un ressortissant turc de 30 ans. Celui-ci clame appartenir depuis deux ans au PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan interdit en Turquie. Une source proche du dossier a précisé que cet homme était né d'un père kurde et d'une mère non kurde.

Faux, rétorque mercredi le Centre d'information kurde (CIK) : "Contrairement à ce qu'affirme la presse pour alimenter la thèse du règlement de comptes interne au PKK, Ömer Güney, individu mis en examen dans le meurtre de Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez, n'est pas Kurde, (encore moins) un militant kurde".

"Turc issu de l'extrême droite nationaliste"

C'est dans les locaux du CIK qu'ont été exécutées les trois femmes le 9 janvier. François Molins avait indiqué qu'Omar Güney avait été désigné par le PKK comme le "chauffeur et l'accompagnateur" à Paris de Sankine Cansiz, elle-même présentée par des médias turcs comme une membre fondatrice du PKK.

Selon le CIK, "Ömer Güney s'était rapproché du milieu associatif kurde à partir de novembre 2011, en adhérant à une association kurde. Il affichait une attitude humble, innocente et serviable par laquelle il avait gagné la confiance de la communauté".

Mais le communiqué affirme que le CIK a appris, après son arrestation, "qu'il n'était pas kurde comme il le prétendait, mais turc de la région de Sivas, issu d'une famille proche de l'extrême droite nationaliste turque", affirme le communiqué.

"Toutes les pistes restent ouvertes"

Le parquet de Paris avait indiqué qu'Ömer Güney est né en avril 1982 à Sarkisla, dans la région d'Anatolie centrale. Mais selon une source proche du dossier, il a quitté la Turquie de très longue date.

Qui croire ? "Toutes les pistes restent ouvertes en ce qui concerne le motif de ce triple assassinat", a déclaré François Molins.

Sous couvert de l'anonymat, un spécialiste de la mouvance kurde avait indiqué que plusieurs pistes étaient envisageables. Ce crime pourrait selon lui être un règlement de comptes au sein de la mouvance kurde lié aux négociations en cours entre Ankara et le PKK, un acte du mouvement d'extrême droite turc des "Loups gris", un crime crapuleux, voire être lié à un différend personnel.