Femmes kurdes abattues : le point sur l'enquête

Trois femmes kurdes ont été abattues dans le Xe arrondissement de Paris jeudi matin. - -
Dans la nuit de mercredi à jeudi, trois femmes kurdes ont été assassinées au centre d’information de la communauté kurde à Paris. Qui sont les victimes ? Ont-elles été l'objet d’un règlement de compte politique ? BFMTV.com fait le point sur les premiers éléments de l’affaire.
• Trois corps retrouvés dans la nuit
Peu avant 2h du matin jeudi, les corps de trois femmes sont découverts dans un centre d’information de la communauté kurde, rue Lafayette, dans le Xe arrondissement de Paris. Elles ont été tuées chacune d’une balle dans la tête. Ce sont des amis inquiets, dont le compagnon d'une des trois femmes, qui n’arrivaient pas à les joindre qui se sont rendus sur place, et auraient trouvé les trois victimes.
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• Les vicitmes : trois activistes kurdes
Les trois femmes seraient des activistes du PKK. Selon la fédération des associations kurdes de France, il s’agit de Fidan Dogan, 32 ans, permanente du centre d’information du Kurdistan et représentante en France du Congrès national du Kurdistan, de Sakin Cansiz, présentée par la fédération comme "une des fondatrices du PKK" - il y a en tout au moins une vingtaine de fondateurs du groupe. Enfin, la troisième victime est Leyla Soylemez, une "jeune activiste". Deux des trois femmes sont nées en Turquie.
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• La piste du PKK évoquée
L’une des victimes étant une fondatrice du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan, cette piste est aussitôt évoquée, notamment par des membres du site. Créé en 1978, ce groupe armé est interdit en Turquie. A sa création, il demandait l’indépendance des territoires à population majoritairement kurde, dans le sud-est de la Turquie.
Par ailleurs, ces assassinats surviennent au moment où, selon des médias turcs, Ankara et Abdullah Öcalan, le fondateur du PKK emprisonné en Turquie, se sont mis d'accord au cours de récentes discussions sur le principe d'un arrêt des hostilités qui durent depuis 1984.
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• Des risques de violences à Paris ?
Aussitôt l’assassinat des trois femmes connu, des centaines de Kurdes se sont réunis devant le centre d’information, criant des slogans comme "Nous sommes tous PKK !" ou "Turquie assassin, Hollande complice !", et agitant des drapeaux à l’effigie d’Abdullah Öcalan. La tension était sensible sur les lieux du crime.
De son côté, la Fédération des associations kurdes de France appelle les Kurdes d'Europe "à se rassembler à Paris pour dénoncer cette attaque".
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• La communauté kurde en France
Les Kurdes représentent une population de plus de 150.000 personnes en France, avec une forte concentration en Ile-de-France notamment. 90% d'entre eux sont des Kurdes de Turquie.