INFO BFMTV. Affaire Bétharram: ce que va demander le collectif des victimes lors de sa rencontre avec François Bayrou

Le Premier ministre, François Bayrou, à l'Élysée le 16 janvier 2025 - Dimitar DILKOFF / AFP
C'est une réunion attendue pour les membres de l'association des victimes de Bétharram. Ce samedi 15 février, neuf personnes - toutes victimes de violences, d'agression sexuelle ou de viol - doivent rencontrer le Premier ministre François Bayrou à Pau pour évoquer cette affaire.
Celle-ci implique des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1950 et 1990. Depuis un an, le parquet de Pau enquête sur une centaine de plaintes qui ont été déposées contre l'établissement .
Avant cet entretien, le collectif des victimes a émis plusieurs revendications résumées dans un document que BFMTV a pu consulter. Il souhaite que plus de moyens contre les violences sexuelles soient mis à disposition du parquet de Pau et que cette lutte devienne "une priorité nationale".
Sensibilisation des enfants et indemnisation pour les victimes
Selon eux, il convient de sensibiliser tous les enfants, dans toutes les écoles de France, à la lutte contre la pédophilie et de mener des inspections aléatoires dans tous les établissements privés disposant d’internats à l'image de Notre-Dame-de-Bétharram.
Par ailleurs, ils demandent la création d'un fonds d’indemnisation pour les victimes d’abus physiques et sexuels pour les établissements privés sous contrat, financé par l’État et les congregations religieuses. Ces victimes veulent également que le signalement de tous soupçons d’abus sexuels ou de violence physique soit rendu obligatoire sous peine de sanction administrative et financière.
Enfin pour les victimes d'abus, ces derniers attendent qu'un accompagnement psychologique, systématique et gratuit soit garanti. Au même titre que la création d'un numéro vert national pour signaler toutes violences physiques ou sexuelles avec garantie d’anonymat pour lutter contre l’omerta.
Des annonces à la mi-journée ?
Le porte-parole de l’association des victimes de Bétharram, Alain Esquerre, et François Bayrou s’étaient déjà entretenus ensemble mercredi. Il lui reprochait de "n'avoir pas eu un mot" pour les personnes concernées depuis le début de l'affaire en 1996.
Le chef du gouvernement, originaire de la région, a scolarisé plusieurs de ses enfants dans cet établissement et son épouse y a enseigné le catéchisme.
Le journal Mediapart l'accuse d'"avoir menti" en affirmant ne pas avoir su quelles accusations pesaient sur le collège-lycée. La première plainte a été déposée contre un surveillant, pour des potentielles violences physiques, alors que l'actuel maire de Pau était ministre de l'Éducation nationale (1993-1997).
En 1998, dans le cadre de l'affaire, l'actuel Premier ministre avait rencontré le juge chargé d'un dossier de viol, selon Le Monde et La République des Pyrénées. Il a pour autant assuré n'avoir "jamais entendu parler", à l'époque, de telles accusations.
François Bayrou souhaite profiter de ce déplacement pour faire des annonces à ce sujet depuis Pau à la mi-journée.