Grève du 18 septembre: "très inquiet", le préfet de police de Paris appelle les commerçants "à fermer leurs boutiques"

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, s'est dit ce mercredi 17 septembre auprès de l'AFP "très inquiet" de la présence de nombreux casseurs dans le cortège syndical à Paris, ce jeudi lors de la journée de grève.
Expliquant avoir des renseignements sur la volonté de plusieurs centaines voire milliers de radicaux de s'infiltrer dans le cortège syndical pour "en découdre et casser", le préfet appelle les commerçants "à fermer leurs boutiques" et les invite à mettre en place "des protections de leurs devantures".
Présence attendue de "Black Bloc"
La manifestation intersyndicale doit s'élancer à 14h de la place de la Bastille, en passant par la place de la République jusqu'à celle de la Nation. "Compte tenu des messages anti-consommation véhiculés et de la volonté de multiplier les actions coup de poing pour tenter de déborder les forces de sécurité, les artères commerçantes seront de nouveau plus spécifiquement surveillées pour parer à d'éventuelles dégradations", explique la préfecture de police.
"En amont du cortège de la manifestation intersyndicale, seront très probablement présents des profils à risque, susceptibles de s'organiser en 'Black Bloc' désireux de commettre des exactions visant notamment des marqueurs du capitalisme, des symboles de l'autorité publique ou des établissements assimilés au gouvernement israélien", ajoute-t-elle.
D'ores et déjà, elle a annoncé que le marché du boulevard Richard Lenoir (entre Bastille et République) ne se tiendrait pas ce jeudi.
Les transports en commun perturbés
Pour cette journée de mobilisation sociale, qui pourrait réunir jusqu'à 800.000 manifestants, 250 rassemblements sont déclarés dans toute la France. Près de 80.000 membres des forces de l'ordre doivent être déployées pour prévenir les troubles à l'ordre public. Dans le dispositif policier figurent 24 Centaures, des véhicules blindés de la gendarmerie et 10 engins lanceurs d'eau, du jamais-vu depuis les manifestations des Gilets jaunes en 2019. "Des moyens massifs", se félicite Bruno Retailleau ce mercredi matin sur BFMTV/RMC, qui prévient que les "consignes" données aux forces de l'ordre sont "claires".
"Quand il y a des blocages, on débloque, dès qu'il y a une dégradation, atteinte aux biens ou aux personnes, on va au contact très vite, en étant mobile pour interpeller et déférer à la justice", soutient le ministre démissionnaire de l'Intérieur.
Le 15 septembre dernier, Bruno Retailleau avait alerté les préfets sur les "risques de trouble à l'ordre public importants". Le ministre démissionnaire de l'Intérieur s'attend à une "mobilisation beaucoup plus large que le 10 septembre" et prévient des "risques" notamment liés à "la présence de groupe d'ultragauche".
De nombreuses perturbations sont à prévoir ce jeudi, dans plusieurs secteurs. Les transports en commun sont très touchés, en particulier les Intercités (un train sur deux prévu) et des TER (un sur trois). À Paris, aucun métro ne circulera en dehors des heures de pointe, à l'exception des lignes automatiques (1, 4 et 14). A contrario le trafic aérien sera proche de la normale.
Autres domaines perturbés, l'enseignement (un enseignant sur trois en grève en primaire), la santé (98% des pharmacies en France suivent la mobilisation) ou l'énergie avec des piquets de grève dans les stockages de gaz, les terminaux méthaniers et devant les centrales nucléaires et hydrauliques.