Finkielkraut victime d'insultes antisémites: qui est le suspect toujours en garde à vue?

Son gilet jaune sur le dos, barbe rousse et foulard kaki autour du cou: sur la vidéo datée de samedi dernier, lors du 14e samedi de mobilisation des gilets jaunes, l'homme vitupère des insultes à l'encontre du philosophe Alain Finkielkraut, en plein milieu d'une rue du XIVe arrondissement de Paris.
"La France, elle est à nous! Espèce de raciste, espèce de haineux. Tu es haineux et tu vas mourir, tu vas aller en enfer", l'entend-t-on crier.
L'agresseur présumé avait été placé en garde à vue à Mulhouse mardi soir, dans le Haut-Rhin, et sa garde à vue a été prolongée, a-t-on appris mercredi soir de source judiciaire.
Un proche d'une mouvance salafiste
Selon nos informations, le suspect est connu des services de police pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique. Le journal Le Parisien affirme qu'il s'agit d'un vendeur de téléphones portables âgé de 36 ans vivant à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, marié et père de 5 enfants en bas âge.
L'homme se fait surnommer Souleyman et prétend être originaire de Constantine en Algérie. Selon le témoignage d'un de ses proches, il se serait converti à l'islam il y a quelques années, et soutiendrait "activement" la cause palestinienne.
D'autres sources policières soutiennent que le suspect est proche d'une mouvance salafiste et que des personnes radicalisées gravitent dans son environnement. La garde des Sceaux Nicole Belloubet a confirmé mercredi sur Franceinfo qu'il s'agissait de quelqu'un ayant "manifestement une forme de radicalisation". Il ne figure cependant pas dans le fichier des signalements de la radicalisation à caractère terroriste.
Le salafisme, "c'est un visage classique de l'antisémitisme depuis une quinzaine d'années", affirmait Ariel Goldmann, président de la fondation du judaïsme français, ce mercredi sur notre antenne. "Nombre d'actes antisémites, année après année, émanent de cette mouvance".
Un véhément défenseur des gilets jaunes
L'homme est aussi un fervent défenseur du mouvement des gilets jaunes. Sur son compte Facebook, les vidéos de gilets jaunes abondent, et l'intéressé fait parti d'un groupe de gilets jaunes de Mulhouse depuis trois mois. Selon nos informations, il était présent à la manifestation parisienne sur les Champs-Élysées du 31 décembre 2018. Des gilets jaunes l'ayant côtoyé l'ont décrit comme un homme véhément.
Lundi dernier, le principal suspect de l'agression avait été identifié très rapidement, grâce à un policier de Mulhouse qui l'a reconnu dès le lendemain de l'agression verbale. Il est désormais placé en garde à vue au commissariat de Mulhouse depuis mardi soir, 19h30, dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris le 17 février pour injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion.
Si l'homme est le suspect principal, les enquêteurs recherchent d'autres individus qui se sont joints au flot d'insultes proférées contre l'académicien. Il risque aujourd'hui jusqu'à trois ans de prison.