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DIRECT. Procès de Cédric Jubillar: l'accusé réaffirme lors de son interrogatoire "ne pas avoir tué" Delphine

Cédric Jubillar lors de l'ouverture de son procès devant la Cour d'asises du Tarn à Albi, le 23 septembre 2025

Cédric Jubillar lors de l'ouverture de son procès devant la Cour d'asises du Tarn à Albi, le 23 septembre 2025 - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP

Au treizième jour de son procès pour le meurtre de son épouse, ce vendredi 10 octobre, Cédric Jubillar est interrogé en longueur sur les faits.

L'ESSENTIEL

  • Ce vendredi, Cédric Jubillar est longuement interrogé sur les faits qui lui sont reprochés. Juste avant, en ouverture d'audience, un expert a rendu les conclusions de l'examen psychologique qu'il a réalisé sur l'accusé pendant la phase d'instruction du dossier.
  • Jeudi, les deux ex-compagnes de Cédric Jubillar, rencontrées après la disparition de Delphine, ont témoigné à la barre. Si Séverine L. pense que l'accusé n'est pas coupable, la seconde, Jennifer C., affirme avoir recueilli des aveux de sa part lors de plusieurs parloirs. Lire l'article
  • Hier, en fin de matinée, le témoignage d'un "ami virtuel" de Cédric Jubillar a provoqué un tollé dans la salle d'audience. Sans jamais l'avoir rencontré physiquement, il soutenait que les preuves à l'encontre de l'accusé n'étaient pas assez nombreuses pour le condamner. Lire l'article
  • Cette troisième semaine était l'une des plus attendues au procès Jubillar, notamment parce que des témoins clés défilent à la barre, à l'image de l'amant, des voisins du couple et de deux ex-compagnes de l'accusé. Cédric Jubillar lui-même doit être longuement interrogé vendredi. Lire l'article

L'accusé réaffirme qu'il "n'a pas tué" Delphine Jubillar

Interrogé par un avocat général, Cédric Jubillar réaffirme une fois de plus qu'il n'a "pas tué" Delphine.

"J’ai jamais touché une femme et je ne le ferai jamais. Je ne l’ai pas tuée, ça c’est une certitude", déclare-t-il, questionné sur son comportement lors de disputes avec son épouse.

"J'ai toujours eu un langage vulgaire", se défend l'accusé

Me Laurent De Caunes, avocat de parties civiles, interroge à présent Cédric Jubillar sur les tensions dans son couple avec Delphine.

"Quand vous dites que vous aviez l’habitude de la traiter de 'salope', c'était à quel moment et pour quelle raison?", demande-t-il.

"Je sais pas, sur des broutilles, quand on se disputait. Comme j’ai dit, j’ai toujours eu un langage vulgaire", explique l'accusé en haussant les épaules.

Certaines de ces disputes, précise-t-il, prenaient racine dans la consommation de cannabis de Cédric Jubillar. Delphine "n'était pas d'accord avec ça."

"Au début, elle s’en foutait, mais à la fin, elle me demandait d’arrêter. J’ai essayé de l’hypnose, d’arrêter avec des patchs, des Nicorette, mais j’ai jamais réussi", explique encore le peintre-plaquiste.

Cédric Jubillar assure qu'il n'a "jamais" été violent avec Delphine

Cédric Jubillar reconnaît lors de son interrogatoire que les disputes avec son épouse sont devenues plus régulières après l'été 2020, lorsque son épouse lui a fait part de son intention de divorcer.

Pour autant, il insiste: il n'a "jamais" été violent envers son épouse: "Il n’y a jamais eu de baffes, de gifles", assure-t-il en ajoutant avoir pour sa part reçu "deux ou trois fois" des gifles de Delphine Jubillar. "J’ai jamais répondu à ses gifles parce que j’estimais que j’étais en tort."

Alors qu’une cousine de Delphine Jubillar, Lolita E., a déclaré avoir recueilli les confidences de cette dernière concernant un épisode lors duquel Cédric aurait "levé la main sur elle", Cédric Jubillar nie.

"Pourquoi elle aurait dit ça, Lolita?", demande la présidente Hélène Ratinaud. "Parce que c’est une menteuse invétérée. Elle l’a déjà fait, mentir."

"J’ai eu quelques petits moments de violence verbale, mais je suis très vite redescendu. On criait tous les deux, et puis voilà", indique-t-il, répondant cette fois à l'un des avocats généraux.

"Je rabaisse tout le monde", répond l'accusé interrogé sur les insultes envers son épouse

Questionné sur les insultes régulières qu'il prononçait à l'encontre de Delphine Jubillar, l'accusé explique qu'il "rabaisse tout le temps tout le monde" et qu'il ne pense donc pas que cela visait seulement son épouse.

"C’est mon tempérament", lance-t-il.

"Je pense que mon côté bad boy devait lui plaire au début mais que ça a fini par la saouler. Moi, c’est mon tempérament, je rabaissais tout le temps tout le monde", répète-t-il.

"Vous vous considérez comme quelqu’un de violent verbalement?", le relance la présidente. "Oui tout à fait". Selon lui, cela se traduit "par des insultes et des gros mots", sans que cela puisse être perçu comme "menaçant".

L'audience reprend pour l'interrogatoire de Cédric Jubillar

L'audience reprend, Cédric Jubillar, qui va être interorgé longuement sur les faits, se lève dans son box.

Pour commencer, la présidente revient sur le couple que formaient Delphine et lui. Les deux se sont rencontrés à l'occasion d'une soirée en 2005, se marient en juin 2013, s'installent à Cagnac-les-Mines l'année d'après, juste avant la naissance de leur fils, Louis.

"J’ai eu trois ou quatre aventures extraconjugales sans lendemain. L’une, je l’avais rencontrée dans la rue, l’autre à la piscine. Les deux autres, je ne m’en rappelle plus. J’étais jeune et bête", indique Cédric Jubillar.

L'audience est suspendue, reprise à 14 heures avec l'interrogatoire de l'accusé

L'audience est suspendue pour la pause déjeuner.

Elle reprendra en début d'après-midi avec l'interrogatoire tant attendu de l'accusé.

Pour le psychologue qui l'a expertisé, Cédric Jubillar n'a "pas un discours de victime"

Les questions à l'expert psychologue se poursuivent. Me Laurent de Caunes, côté parties civiles, lui demande si Cédric Jubillar lui a semblé se victimiser.

"Moi je n’ai pas entendu de discours de victime, chez lui. Il peut se plaindre, insulter, projeter ses propres démons sur les autres. Mais il ne se met pas dans une position où l’autre est toujours accusateur. Lorsqu’il parle de Delphine Aussaguel, il peut en parler en mal, il peut en parler en bien", déroule-t-il.

Le décrivant comme "très sensible au jugement des autres", l'expert indique que si Cédric Jubillar a un fort besoin d'être "reconnu et valorisé", il ne perçoit pas chez lui de "personnalité narcissique".

"Par contre, il peut s’effondrer lorsqu’il est rabaissé, plus bas que terre. À ce moment-là, il peut avoir recours à l’acte contre l’angoisse d’anéantissement", souligne le psychologue.

La perte de la maison en cas de divorce représente la perte d'une "position sociale", explique le psychologue

Comme le disait déjà Nadine F., mère de Cédric Jubillar, mercredi dernier, l'expert psychologue revient sur ce qu'a pu représenter pour l'accusé la possibilité de perdre la maison de Cagnac-les-Mines, en cas de divorce avec Delphine Jubillar.

"La perte de la maison, ce n’est pas tant la perte du bâtiment que ce que représente la maison. C’est son investissement, le regard de l’autre sur lui, sa position sociale qui tombe", décrypte-t-il.

"Lui faire remarquer que sa maison est négligée, c’est porter sur lui un regard qui le rabaisse", indique encore l'expert.

"Est-ce que l’éventualité de la perte de cette maison et de la séparation peut expliquer le passage à l’acte qui lui est reproché?", l'interroge Me Pauline Rongier, avocate d'une amie de Delphine Jubillar.

"Dans tous les éléments qu’il y a, oui. Il y a la rencontre, les enfants, le fait que ça se délite. Lui a l’impression qu’il a construit sa conjugalité comme il a construit sa maison", répond le docteur en psychologie.

D'après l'expert psychologue, l'accusé estime "avoir été pris pour un con" et ne le supporte pas

Interrogé à présent par la présidente et l'avocat général, l'expert psychologue qui dépose à la barre depuis l'ouverture de l'audience indique que Cédric Jubillar "a des mots très 'rejetants' envers Delphine Aussaguel" lorsqu'il l'évoque pendant leurs séances, en 2022.

"Il désire avoir une haute opinion de lui-même et qu’on lui renvoie cela", ajoute-t-il.

L'expert parle également du "ressenti d'abandon" et de "rejet" présent chez Cédric Jubillar. "La question du divorce est difficile, mais c'est surtout qu'il ressent avoir été pris pour un con, et ça, pour lui, ce n'est pas supportable."

Pour l'expert, l'addiction de Cédric Jubillar au cannabis vient "affecter sa vie sociale" et familiale

Interrogé par la présidente sur les effets de l'addiction de Cédric Jubillar au cannabis, l'expert psychologue qui l'a rencontré à cinq reprises indique qu'elle a pu avoir un effet sur sa vie sociale et familiale.

"On retrouve l’addiction comme phénomène post-traumatique. Il est certain que toutes ces addictions viennent affecter la vie sociale et conjugale", commence-t-il.

"La vie sociale parce que travailler avec quinze joints par jour, je ne sais pas comment c’est possible... Et dans la vie conjugale et parentale, ça vient perturber le registre de socialité."

L'accusé se montre "distant" avec les faits qui lui sont reprochés, selon un psychologue

Selon l'expert psychologue qui dépose à la barre ce matin, Cédric Jubillar "peut reconnaître qu'il dit des choses désagréables, mais il dit qu'il s'en fout". "Il reconnaît qu’il peut être considéré par les autres comme insupportable."

L'expert ajoute que l'accusé se montre "distant" par rapport aux faits qui lui sont reprochés.

"Concernant les faits qui lui sont reprochés, il va montrer beaucoup de distance", précise-t-il.

Il évoque également la façon de parler de Cédric Jubillar, chez qui "il n’y a pas de mesure": "On retrouve chez lui la franchise et la question de la démesure. Il peut rester borné à certains moments. On retrouve cette dimension de discours franc, et en même temps de démesure dans l’expression."

"Cédric Jubillar n'est pas fou", assure le psychologue qui l'a expertisé

À la barre, l'expert psychologue qui a rencontré à cinq reprises l'accusé l'affirme: "Cédric Jubillar n'est pas fou."

"Lors de l’entretien psychologique, il montre des propos maîtrisés. Il ne laisse pas prise à la surprise. Il ne semble ni déstabilisé, ni déstabilisable", explique l'expert.

Selon lui, Cédirc Jubillar montre cependant un aspect de "petit garçon" et présente des traces post-traumatiques: "Le fait d'avoir été placé, qui crée peut-être une sensation d'abandon, peut se retrouver à l'âge adulte", indique-t-il.

L'expert évoque ensuite la présence chez Cédric Jubillar une possible "confusion dans ses ressentis", puis le "renversement d’une position passive à une position active, agressive".

Un expert rend ses conclusions psychologiques sur Cédric Jubillar à la barre

L'audience reprend.

Un expert judiciaire s'avance en premier à la barre ce vendredi matin, en ouverture d'audience. Il rend les conclusions de l'expertise psychologique qu'il a menée sur Cédric Jubillar au sein du centre pénitentiaire de Seysses.

Il explique avoir rencontré l'accusé à cinq reprises, lors de séances d'une heure, entre mars et mai 2022. L'expert précise que ces rencontres avaient lieu au sein même du quartier d'isolement, endroit qui n'est d'après lui pas propice à la confidence.

"Cédric Jubillar s’est présenté de façon courtoise, a répondu spontanément aux questions, n’a pas montré de mouvement d’humeur. Par contre, nous avons une rigidité de posture qui est apparue quelquefois lorsqu’il prêtait l’intention à l’expert de dire qu’il était négligent avec le rangement de sa maison", débute-t-il.

Une ex-compagne de Cédric Jubillar confirme avoir recueilli ses aveux, l'accusé nie

Après Séverine L. hier matin, c'est Jennifer C. qui a témoigné l'après-midi en visioconférence depuis un commissariat du Gers.

Elle raconte notamment avoir recueilli lors de plusieurs parloirs les aveux de son ancien compagnon. Ce dernier lui aurait dit avoir "étranglé" Delphine sur fond de divorce mal accepté.

"Elle l'a inventé", s'est défendu Cédric Jubillar depuis son box, et réaffirmant son innocence.

Un "ami virtuel" de Cédric Jubillar crée un tollé dans la salle d'audience

Hier, en fin de matinée, un homme avec qui Cédric Jubillar jouait en ligne à un jeu Game of Thrones avant son incarcération est venu témoigner en faveur de l'accusé.

Ses propos ont provoqué un tollé, l'accusation et les parties civiles pointant le fait qu'il n'avait jamais rencontré physiquement l'accusé avant de comparaître, jeudi.

Séverine L., ex-compagne de Cédric Jubillar, ne le pense pas coupable

Hier matin, Séverine L. s'est avancée à la barre pour raconter sa rencontre avec l'accusé, en avril 2021, et confier sa conviction: pour elle, Cédric Jubillar "n'a pas fait de mal à Delphine".

Plusieurs avocats des parties civiles l'ont bousculée en lui soulignant de nombreuses contradictions entre ce qu'elle livraient aux enquêteurs pendant l'instruction, et ce qu'elle affirme aujourd'hui.

"Je ne sais rien" de ce dossier, a-t-elle conclu.

Cédric Jubillar doit être longuement interrogé sur les faits ce vendredi

Bonjour à toutes et tous.

Bienvenue dans ce direct consacré au treizième jour du procès de Cédric Jubillar, jugé depuis le 22 septembre devant la cour d'assises du Tarn pour le meurtre de son épouse Delphine.

Aujourd'hui, l'accusé doit être longuement interrogé sur les faits qui lui sont reprochés.

Mais avant cela, en ouverture d'audience, un expert doit rendre ses conclusions quant au profil psychologique de Cédric Jubillar.

Elisa Fernandez