Condamnation de Nicolas Sarkozy: Alain Juppé déplore des attaques "inacceptables" contre les juges

Des actes "totalement inacceptables", pour Alain Juppé, membre du Conseil constitutionnel et ancien Premier ministre. Après la condamnation de Nicolas Sarkozy, plusieurs magistrats, dont la présidente du tribunal de Paris Nathalie Gavarino, sont la cible d'insultes et menaces de mort. Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes par le parquet de Paris.
L'ancien chef de l'État a été condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire. Il est convoqué le 13 octobre par le Parquet national financier afin de connaître les modalités de son incarcération.
"Attaquer les juges et les menacer de mort, c'est totalement inacceptable", déplore Alain Juppé, estimant qu'il s'agit d'un "signe de délitement de l'esprit public" face à "l'indépendance de la justice, un pilier de notre démocratie".
"L'exécution provisoire n'est pas le problème des juges"
Sur BFMTV ce mercredi 1er octobre, l'ancien chef du gouvernement est aussi revenu sur l'exécution provisoire prononcée contre Nicolas Sarkozy, une mesure qui l'envoie en prison, malgré son appel. Selon l'ex-chef de l'État, "rien ne justifiait de prononcer" cette exécution provisoire qui a pour objectif de "l'humilier". Pour Alain Juppé, "l'exécution provisoire n'est pas le problème des juges, mais du législateur".
"S'il considère que ce qu'il a voté il y a quelque temps aboutit à des résultats contestables, c'est à lui de changer la loi, mais pas au juge", constate celui qui siège au Conseil constitutionnel.
Pour justifier sa décision de prononcer l'exécution provisoire contre Nicolas Sarkozy, la présidente du tribunal Nathalie Gavarino a estimé que les faits reprochés étaient d'"une gravité exceptionnelle", "de nature à altérer la confiance des citoyens".
Selon un sondage "L'Opinion en direct", piloté par l'institut Elabe pour BFMTV et publié ce mercredi 1er octobre, 72% des Français se disent "choqués" par ces attaques contre les juges. Un chiffre qui monte à 85% pour les sympathisants de gauche.