Collision à Millas: les familles des victimes reçues à la mairie

Les familles des victimes vont être reçues après le drame de Millas. - Pascal Pavani - AFP
Elles attendent désormais des excuses de l'Etat. Les familles des six enfants décédés dans la collision entre un car scolaire et un TER, qui le souhaitent, peuvent se rendre ce mardi à la mairie de Saint-Féliu-d'Avall. Dans le cadre de ce dispositif mis en place avec l'accord de la municipalité, elles pourront trouver des informations sur, notamment, les procédures d'indemnisation. Des représentants de la FENVAC, fédération d'aide aux victimes d'accidents collectifs, et de l'association France Victime, ainsi que l'assureur, seront présents.
Dans le même temps, le préfet des Pyrénées-Orientales et le recteur de l'académie recevront individuellement les familles qui en ont exprimé le souhait, notamment pour aborder la question de l'accompagnement psychologique ou l'organisation du transport scolaire alors que certains collégiens refusent de prendre le car. "Un permanence de soutien psychologique sera maintenue pendant la période du Nouvel An", indique la préfecture. Ce rendez-vous pourrait être aussi l'occasion pour les proches des six victimes d'exprimer leur colère vis-à-vis de certains responsables quelques heures après le drame survenu le 14 décembre dernier à Millas.
"J'en veux directement au directeur de l'hôpital qui a été froid comme du marbre toute la soirée, confiait à BFMTV la grand-mère de l'une des victimes. [...] Il ne savait même pas s'il y avait neuf ou dix enfants en salle d'opération."
Constitution de parties civiles
Après avoir vécu l'angoisse lors de longues heures d'attente pour connaître le tragique bilan de l'accident, les parents des enfants présents dans le car scolaire percuté par un TER dénoncent un sentiment d'abandon et le manque de compassion après avoir été informés du sort qu'a connu leurs enfants. "On a été dirigés par les gendarmes qui nous ont froidement dit 'Voilà maintenant, rentrez chez vous', poursuit la grand-mère de Yonas. Il pleuvait, il faisait froid, il était quatre heures du matin."
Peu après le drame, une cellule d'aide médico-psychologique, composée de psychiatres, infirmiers ou psychologues, a été mise en place. "Sans doute que tout n'a pas été parfait, parce que c'est un accident d'une telle envergure qu'il n'est pas possible d'organiser les choses parfaitement", tend à reconnaître, sur France Bleu, Philippe Banyols, le directeur de l'hôpital psychiatrique de Thuir qui a piloté la cellule.
"Nous n'avions jusque-là pas eu de plaintes. Je pense que mon équipe était accessible, je suis même sûre qu'elle l'était", s'étonne-t-il en expliquant que toutes les personnes qui souhaitaient être reçues l'ont été, comme le prévoit le protocole. Avant d'assurer: "Bien sûr, je comprends ce genre de réactions, quand on vit quelque chose d'aussi terrible, la colère, c'est une réaction normale."
Dans le même temps, deux des six familles endeuillées doivent se constituer partie civile ce mardi pour avoir accès au dossier d'enquête sur la collision confiée à un juge d'instruction du tribunal de grande instance de Marseille, et notamment les procès-verbaux des auditions de la conductrice du car ou celui du TER. Cela pourrait permettre aux proches des victimes et leur avocate de "demander des investigations complémentaires", prévient Me Jehanne Collard.