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Police-Justice

Drame de Millas: trois familles endeuillées vont se constituer parties civiles

Millas: trois familles endeuillées vont se constituer parties civiles

Millas: trois familles endeuillées vont se constituer parties civiles - PASCAL PAVANI / AFP

Les trois familles vont se constituer parties civiles à Marseille, mardi, a annoncé leur avocate qui souhaite "avoir accès au dossier et éventuellement demander des investigations complémentaires".

Trois des six familles endeuillées après la collision la semaine dernière entre un car scolaire et un train à Millas (Pyrénées-Orientales) vont se constituer parties civiles, mardi, à Marseille, a annoncé leur avocate, Jehanne Collard, spécialisée dans la défense des victimes de la route. "On va se constituer parties civiles, mardi matin, à Marseille, pour avoir accès au dossier et éventuellement demander des investigations complémentaires", a déclaré Me Jehanne Collard.

"Par exemple, si c'est vraiment la conductrice du car (qui est responsable du drame NDLR) - je mets ça au conditionnel - et qu'elle était vraiment sous l'emprise d'antidépresseurs, d'anxiolytiques, je pense que le patron de sa boîte porte une responsabilité. Je pense qu'il faut creuser ça", a dit l'avocate.

"Mais peut-être que le juge lui-même va le faire", a poursuivi Me Jehanne Collard. "Il faut voir exactement ce qu'il y a dans le dossier et éventuellement si le juge ne le fait pas, demander des investigations complémentaires. Mais je pense que les juges sont des juges spécialisés. Je suis persuadée qu'ils feront leur boulot correctement".

Les familles doivent être reçues mardi par le maire de Saint-Feliu, qui leur expliquera les aides auxquelles elles ont droit et s'occupera de "centraliser les documents". Samedi, le préfet des Pyrénées-Orientales a également promis de les recevoir.

"Aucune prise en charge réelle"

L'enquête sur la collision sur un passage à niveau qui a fait, le 14 décembre, six morts et plusieurs blessés, a été confiée à deux magistrats instructeurs du pôle accidents collectifs de Marseille. Pour certains blessés, le pronostic vital est engagé. Il faut "que les responsabilités soient établies et que (les familles) sachent pourquoi leur enfant est mort", a souligné l'avocate.

Les familles sont "en colère" et "désespérées", a encore déclaré Me Collard sur notre antenne. "Aucune prise en charge réelle n'a eu lieu pour ces parents. Il y a eu un dysfonctionnement patent, on aurait pu les accueillir les proches des victimes décemment", a-t-elle également précisé. Et de poursuivre en indiquant que les familles "s'interrogent parce que la conductrice du car a été mise en examen", pour homicides et blessures involontaires par imprudence. "Ce qui veut dire qu'il y aurait contre elle des indices graves tendant à laisser penser qu'elle est passée alors que la barrière (du passage à niveau NDLR) était fermée ou qu'elle était sous l'emprise de médicaments".

"Alors si tout cela est vrai, que fait-elle en liberté ? A l'heure où nous parlons, il y a quand même un nombre d'enfants morts important. Et cela, ils ne comprennent pas", a-t-elle dit. La conductrice, elle-même blessée dans l'accident et placée sous contrôle judiciaire, soutient que la barrière du passage à niveau était levée quand elle s'est engagée sur les voies de chemin de fer. Mais des "constatations matérielles" et des témoignages contredisent cette version.

P.L avec AFP