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Police-Justice

"C'était une blague": face aux accusations d'un ex-codétenu, Cédric Jubillar dément s'être "débarrassé" de son épouse

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Cinq voisins de cellule de Cédric Jubillar ont été entendus lors du procès, ce mercredi. L'un d'eux, Marco, affirme que ce dernier a avoué le meurtre de Delphine. Il s'agissait d'une "blague" d'après l'accusé.

Cédric Jubillar a-t-il fait des confidences à l'un de ses co-détenus? Marc-Aurèle, dit Marco, avait affirmé lors de l'enquête, que Cédric Jubillar, avec qui il se trouvait en prison à Seysses (Haute-Garonne), lui avait avoué le meurtre de Delphine.

Interrogé lors du procès, ce mercredi 8 octobre, il a maintenu ses propos. Bien qu'assez peu audible et avec un discours décousu, il a confirmé avoir recueilli des confidences accablantes alors qu'il était à l'isolement dans la cellule voisine de celle de Jubillar.

"J'ai pété les plombs et je m'en suis débarrassée"

"Un jour, vers quatre ou cinq heures, en pleine nuit, il m’appelle à la fenêtre. Il venait de fumer du cannabis. Il m'a dit 'tu sais que je m'en suis débarassé?'", raconte Marco, à la barre. "De quoi?", lui aurait répondu cet homme, désormais libre.

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Cédric Jubillar aurait alors dit: "De l’autre. Ces abrutis, ils n'ont pas trouvé le couteau. Elle a envoyé des messages à l’autre PD, j’ai pété les plombs et je m’en suis débarassée."

L'accusé lui aurait ensuite dit avoir enterré le corps près d’une "ferme qui a brûlé à côté d’un grand arbre". Il parlait aussi de deux amies de Delphine Jubillar, "qui n’arrêtaient pas de fanfaronner devant les caméras, et de fouiller la merde là où il fallait pas qu’elles fouillent", selon le témoin.

Venu spécialement du Portugal où il réside, Marco relate un autre épisode de confidences, qui aurait aussi eu lieu à la fenêtre, sans se voir.

"Il pleuvait et il m’a demandé 'tu crois que ça peut remonter le corps avec la pluie ?' Je lui ai proposé de l’aider en sortant. Il m'a dit d'aller voir sa nouvelle copine, qu'elle savait où était le corps, il me disait de mettre l'ADN de l'amant dessus pour faire penser que c'était lui", déclare Marco.

"Une blague" pour Cédric Jubillar

La Présidente interroge Marco sur la raison de sa prise de parole. "S'il n'y avait pas eu les enfants, j’aurais fermé ma bouche. Ça m’a fait de la peine, les enfants", a-t-il répondu.

Questionné sur les propos de Marco, Cédric Jubillar évoque "une blague". Il confirme seulement avoir dit qu'il avait enterré le corps "près d'une ferme qui a brûlé", mais seulement pour que "Marco" le laisse tranquille.

"Il me gavait à me poser la question tous les jours", dit-il, précisant avoir tenu les mêmes propos à Séverine L., sa compagne en 2021. "C'était une blague?", lui demande la présidente. "Oui, une blague."

Des co-détenus en désaccord

Quatre autres voisins de cellule ont témoigné ce mercredi, pour cette onzième journée de procès. Les auditions ont été brèves et en visioconférence. Le premier affirme qu'il a demandé une fois à Cédric Jubillar s'il était à l'origine de la disparition de son épouse. "Non c’était la mère de mes enfants, jamais je ne ferai ça", lui aurait-il répondu, selon ce témoin.

Les deux suivants indiquent n'avoir aucune information. L'un d'eux estime, néanmoins, que "Marco est un mythomane".

Le dernier, Erwan, affirme de son côté que Cédric Jubillar lui a dit avoir "fait le crime parfait".

Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 et son corps n'a jamais été retrouvé. Son époux, avec qui elle était en cours de séparation, a toujours nié être impliqué. Le verdict de ce procès est attendu le 17 octobre.

Alexandra Gonzalez et Astrid Bergere