Procès de Cédric Jubillar: "en colère" contre lui, son fils "ne souhaite plus revoir son père"

Le procès de Cédric Jubillar se poursuit à Albi (Tarn) avec les auditions de la famille de Delphine, son ex-compagne, ce qui a permis de dresser son portrait. L'audience de ce mardi 30 septembre a notamment été dédiée aux "méthodes éducatives" du principal suspect dans la disparition de Delphine Jubillar. Deux enfants sont nés de leur union, Louis et Elyah, respectivement âgés de 6 ans et 18 mois au moment des faits.
Malika Chmani, avocate des enfants de Delphine et Cédric Jubillar, explique sur BFMTV qu'"il a été violent à de multiples reprises" contre Louis.
"Une première fois à l'âge de deux ans, en tous cas c'est l'épisode qui a été évoqué aujourd'hui par une cousine. Louis ne va pas finir son repas: il lui donne une gifle forte, ce qui est quand même impressionnant", témoigne Malika Chmani.
Cette dernière note que Cédric Jubillar "ne se rappelle même pas d'événements ayant marqué l'entourage et les proches", citant plusieurs faits de violence de sa part.
Delphine Jubillar "a honte" face à la violence de Cédric
"Il y a un épisode qui se passe dans la rue. On est lors d'une fête (locale), Louis se comporte mal, il a un geste qu'il n'aurait pas dû avoir et le père veut le corriger et il le frappe. Il lui donne une gifle", poursuit Malika Chmani, précisant que l'enfant a alors cinq ou six ans.
Face à cette scène de violence, un passant, "gêné" selon l'avocate, "veut s'interposer", mais Cédric Jubillar "veut en découdre avec lui". Delphine, elle, "a honte" et "est extrêmement gênée".
Une position paragée par la cousine de la victime qui, à la barre, raconte avoir été témoin d'un épisode violent entre Cédric et son fils.
"Je sentais Delphine en retrait, elle n'avait pas son mot à dire", a-t-elle détaillé ce mardi.
Auprès de BFMTV, Malika Chmani explique que le principal suspect dans la disparition de Delphine Jubillar a déjà obligé son fils aîné à s'agenouiller sur des Lego en guise de punition. Des faits reconnus à demi-mot par le principal intéressé qui a admis qu'il "le mettait au coin, à genoux, les mains sur la tête" mais que "c'est pas de (sa) faute si les Lego traînaient".
Ce mardi, les enfants n'ont pas pris la parole en personne au tribunal, puisqu'ils étaient représentés par leurs représentants légaux. Sur ce point, Malika Chmani juge "pas nécessaire" que les enfants viennent témoigner au tribunal, car "ce n'est pas leur place" et ils n'en ont pas manifesté la "demande".
Cédric Jubillar se défend d'avoir "terrorisé" ses enfants
Aujourd'hui, les relations entre Cédric Jubillar et ses enfants sont rompues. Selon Malkia Chmani, il n'y a pas eu de contact physique entre eux depuis juin 2021.
Louis, l'ainé des deux enfants et aujourd'hui âgé de 11 ans, "a exprimé le souhait de ne plus revoir son père". En "colère", il "estime que son père ne dit pas les choses et ne lui rend pas des comptes. Et surtout, il est dépouillé d'une possibilité de faire son deuil", déplore l'avocate sur notre antenne. Le corps de Delphine Jubillar n'ayant jamais été retrouvé, Louis "ne peut pas se recueillir sur une tombe".
"Louis pense que son père est à l'origine de la disparition de sa mère", précise Malika Chmani.
De son côté, Cédric Jubillar, interrogé par les magistrats, se défend sur ses "méthodes éducatives" en affirmant qu'"il faut qu'ils aient peur, sinon on se fait bouffer". "Mais je ne le terrorisais pas, on passait des très bons moments ensemble", a-t-il poursuivi.
Lors du deuxième jour du procès le 23 septembre dernier, l'administratrice en charge du suivi et de la protection des deux enfants indiquait qu'"ils évoluent assez bien". "Ils sont tous les deux scolarisés, elle en CP et lui au collège. Ils sont bons élèves. Ils font des activités, de la danse et du rugby", a-t-elle alors développé.
Delphine Jubillar, infirmière et mère de deux enfants, a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn près d'Albi. Son conjoint, Cédric Jubillar, n'a jamais avoué le crime aux enquêteurs. Malgré cela, les enquêteurs ont progressivement acquis la conviction qu'il avait tué son épouse alors qu'elle venait de lui annoncer son intention de divorcer.