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"C'est honteux": indignation et colère après les réquisitions du procès de l'assassinat de Samuel Paty

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Des avocats de parties civiles ne cachaient pas leur mécontentement après les réquisitions données ce lundi 16 décembre qui réclament des peines allant jusqu'à 16 ans de réclusion criminelle.

Peu après les réquisitions tombées lundi 16 décembre dans le cadre du procès de l'assassinat de Samuel Paty, les parties civiles ont fait part de leur indignation, alors que des peines allant jusqu'à 16 ans de réclusion criminelle ont été requises.

"C’est honteux. Je vous le dis très clairement je trouve ces réquisitions honteuses", s'est emporté Me Francis Szpiner, avocat du fils de Samuel Paty, en sortant de la salle d'audience.

"J'ai le sentiment que manifestement le parquet national antiterroriste, que ce soit devant le tribunal des enfants comme devant la Cour d'assises, envoie des gens qui n'ont pas la conscience de la portée de leurs réquisitions", ajoute-t-il.

La peine de 16 ans de réclusion criminelle, la plus élevée, a été requise à l'encontre du Russe d'origine tchétchène Azim Epsirkhanov, 23 ans, pour lequel l'accusation a demandé d'exclure la complicité d'assassinat terroriste et de retenir l'association de malfaiteurs terroriste.

L'avocate générale Marine Valentin a requis une peine de 14 ans de réclusion, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, contre Naïm Boudaoud, 22 ans, également jugé pour complicité d'assassinat, une infraction que le parquet veut voir requalifiée pour lui aussi en association de malfaiteurs terroriste. Ces deux hommes avaient accompagné l'assaillant pour acheter l'arme du crime, la veille de son passage à l'acte.

"Des peines qui me semblent beaucoup trop légères"

Pour sa part, Mickaëlle Paty, la soeur du professeur assassiné, fait également part de son incompréhension. "On ne peut pas avoir mené un réquisitoire qui globalement montre la participation des uns et des autres et finalement demander des peines qui me semblent beaucoup trop légères par rapport à ce qui a été montré factuellement", dit-elle.

"Il a été montré qu’on peut avoir participé à une cabale qui a mené à une décapitation et que, finalement, on ressort pour certains libres", ajoute Mickaëlle Paty.

Cette dernière fait ici référence à Yusul Cinar, un homme soupçonné d'avoir conforté l'assaillant dans sa volonté meurtrière. Après avoir passé quatre ans derrière les barreaux, le tribunal a requis un an de prison contre lui. Il pourrait de fait ressortir libre et demander des indemnités.

"Alors que la pression islamiste ne cesse d'augmenter sur les réseaux sociaux, notamment à l'école et à l'université, les peines proposées par un parquet pourtant spécialisé sont difficilement compréhensibles", a confié à l'AFP Thibault de Montbrial, avocat d'une soeur de Samuel Paty, avant d'ajouter: "Heureusement, la cour n'est pas tenue de les suivre".

Par ailleurs, 10 ans de prison ont été requis contre Brahim Chnina avec une période de sûreté fixée aux deux-tiers de la peine, avec interdiction définitive du territoire français. Le verdict est attendu d'ici la fin de semaine.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV