Attentat du 13-Novembre: accusé d'être une fausse victime, le gérant du Casa Nostra devant la justice

Le gérant du Casa Nostra, Yann Abdelhamid Mohamadi, à Paris le 5 février 2016. - PATRICK KOVARIK / AFP
Et un procès de plus. Ce mardi après-midi est jugé au tribunal correctionnel de Paris le gérant du restaurant Casa Nostra ainsi qu'un autre homme, soupçonné d'avoir escroquer le fonds d'indemnisation des victimes (FGTI) en prétendant avoir été sur les lieux des attentats du 13 novembre 2015.
Une absence confirmée par le bornage du portable
Yann Abdelhamid Mohamadi, gérant du Casa Nostra, déjà condamné pour avoir divulgué une vidéo de l'attaque de ce restaurant parisien le soir de l'attaque, avait fait une demande d'indemnisation auprès du FGTI qui lui a été refusée. L'ensemble du personnel du restaurant avait dit qu'il n'était pas sur les lieux au moment de l'attaque et qu'il était arrivé plus tard, ce qui a été confirmé par le bornage de son téléphone portable.
Le Casa Nostra est l'un des huit lieux attaqués le soir des attentats au cours duquel 130 personnes ont été tuées et des centaines d'autres blessées par des commandos de Daesh. Personne n'est mort dans ce restaurant.
Déjà rescapé de l'attentat de 1995
L'autre homme, Serge D., a affirmé être victime de l'attaque du restaurant Le Petit Cambodge, mais le FGTI a refusé de l'indemniser faute de documents attestant qu'il était bien sur place. Cet homme avait déjà été reconnu comme victime de l'attentat de 1995 à la station RER de Saint-Michel, à Paris, et faisait valoir qu'il avait subi un choc psychologique le 13 novembre 2015.
En 2016, il avait témoigné dans un article du Monde sous le prénom modifié de "Robert", disant son incompréhension de ne pas être reconnu comme victime du 13-Novembre. Il avait raconté au quotidien qu'il était en train de dîner seul au Petit Cambodge quand le restaurant avait été pris pour cible par deux des assaillants. Trois personnes y avaient été tuées.
Une vingtaine de condamnations
Serge D. a ensuite fait établir par un membre de sa famille un document attestant qu'il était bien sur les lieux au moment de l'attaque, ce que l'enquête a contredit. En garde à vue il a finalement reconnu avoir menti.
Tous les deux sont accusés de "tentative d'escroquerie aggravée au préjudice d'un organisme chargé d'une mission de service public", ils encourent 7 ans d'emprisonnement et 750.000 euros d'amende.
Au total, une vingtaine de personnes ont déjà été condamnées pour tentative d'escroquerie ou escroquerie liées aux attentats de Paris et Saint-Denis.