Attaque à Paris: Gérald Darmanin préconise des "injonctions administratives"

"Des injonctions aministratives". C'est ce que propose une nouvelle fois le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur BFMTV-RMC ce lundi pour prévenir des attaques comme celle qui, deux jours plus tôt, a fait un mort et deux blessés à Paris, près de la tour Eiffel. Relevant un "ratage psychiatrique" dans le suivi de l'assaillant, le ministre de l'Intérieur regrette qu'un préfet ne puisse pas "forcer" un individu à se "présenter devant un psychiatre".
Le patron de la place Beauvau revient sur le déroulé des événements, précisant d'abord que la mère de l'auteur de l'attaque s'est rendue auprès des services de renseignement, il y a "quelques semaines", pour dire que son fils, qui présente des troubles psychiatriques, "ne prenait plus ses médicaments".
Plus tard, "la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) l'a recontactée et lui a proposé de demander l'hospitalisation par tiers". Or, l'intéressée a refusé, "manifestement parce qu'elle avait peur de son enfant", selon Gérald Darmanin. Dans un cas comme celui-ci, il faudrait que "le préfet puisse se substituer" au tiers et "obliger quelqu'un" à se présenter devant un psychiatre", juge le ministre.
"Ratage psychiatrique"
La veille, Gérald Darmanin a tenu des propos similaires, en plaidant sur TF1 pour que les autorités "puissent demander une injonction de soins" pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques. L'auteur des attaques, Armand. R, a fait l'objet d'un suivi psychiatrique avant d'arrêter son traitement médicamenteux en début d'année sur avis médical.
Il est sorti de prison en 2020, après y avoir passé quatre ans en raison d'une condamnation pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, après un projet d'action violente à la Défense, en 2016.
Après la "peine de prison" et un "suivi judiciaire et psychiatrique", il y a eu "manifestement un ratage psychiatrique", juge Gérald Darmanin, avançant que "les médecins à plusieurs reprises ont considéré qu'il allait mieux, qu'il était plus normal et pouvait vivre, si j'ose dire, normalement".