Attaque à Paris: la mère du suspect "avait signalé son inquiétude quant au comportement de son fils"

Armand R., 26 ans, a été arrêté dans la soirée ce samedi 2 décembre après avoir tué un touriste germano-philippin à coups de couteau, et avoir blessé deux autres personnes au marteau, non loin de la tour Eiffel, dans le 15e arrondissement de Paris.
Le suivi psychiatrique du suspect, fiché S, est désormais au cœur des investigations. Dans un point presse, Jean-François Ricard, procureur de la République antiterroriste, a rapporté dimanche que la mère de l’assaillant "avait signalé son inquiétude quant au comportement de son fils qui se repliait sur lui-même" à la fin du mois d’octobre 2023.
"Aucun élément n'avait permis de susciter de nouvelles poursuites"
"Toutefois, aucun élément n’avait permis de susciter de nouvelles poursuites pénales dans ces circonstances", a ajouté le procureur de la République antiterroriste.
Depuis l’attaque, les éléments autour du profil du suspect se précisent, notamment son profil psychologique.
Lors d'une conférence de presse, peu après son passage à l'acte, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a révélé que l'assaillant était connu pour islamisme radical et des "troubles psychiatriques importants".
Selon une source proche de l’enquête à BFMTV, l’assaillant souffre de troubles psychiatriques lourds, et présente un profil psychotique. Alors qu’il est en prison, il bénéficiait d’un traitement médical.
Un renforcement des obligations
Le suspect a été interpellé par le renseignement intérieur (DGSI) pour un projet d'attaque à la Défense en 2016. Il a été condamné à cinq ans de prison, dont un an assorti d’un sursis de mise à l’épreuve pour une durée de trois ans, en 2018.
Incarcéré depuis le 2 août 2016, il était sorti de prison le 25 mars 2020. "Il avait ensuite été suivi dans le cadre d’un sursis avec mise à l’épreuve", a précisé le magistrat.
"Contenu de certains incidents, dont la prise de contact via les réseaux sociaux avec un individu radicalisé, le futur auteur de l’assassinat de Samuel Paty, le parquet national antiterroriste avait obtenu un renforcement des obligations auxquelles l’intéressé était soumis."
Au cours de sa détention, des troubles psychiatriques avaient été relevés sur le suspect. Leurs évolutions ont conduit le parquet national antiterroriste “à requérir la réalisation d’une nouvelle expertise psychiatrique”, a poursuivi le procureur.
Un suivi psychiatrique "resserré et contrôlé"
“À la suite de cette dernière, l’auteur a été soumis à une injonction de soin impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur.” Un suivi effectif jusqu’à la fin de sa mise à l’épreuve, le 26 avril 2023. “À compter de cette date, il était pris en charge par les services de renseignement.”
Le dernier rapport, daté du 21 avril 2023, expliquait qu'aucune dangerosité d’ordre psychiatrique n’était identifiée chez le jeune homme.