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Affaire Jubillar: la quête des enquêteurs pour retrouver le corps de l'infirmière

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Depuis de nombreux mois, les enquêteurs en charge de la disparition de Delphine Jubillar ont acquis la certitude que la jeune femme est morte. Son corps n'a toujours pas été retrouvé.

Depuis 24 heures, Séverine L., la nouvelle compagne de Cédric Jubillar, est interrogée par les enquêteurs pour "recel de cadavre". Cette garde à vue a été prolongée ce jeudi matin car les gendarmes souhaitent utiliser le maximum du temps qui leur est imparti pour tenter d'obtenir des réponses à leurs questions. Et notamment: où se trouve le corps de Delphine Jubillar, cette infirmière du Tarn disparue depuis maintenant un an?

Le motif même choisi pour le placement en garde à vue de Séverine L., "recel de cadavre", indique que les enquêteurs sont bien à la recherche d'un cadavre, celui de Delphine Jubillar. Pour interroger une personne pour ce motif précis, il fallait que les gendarmes, et notamment la cellule qui se consacre entièrement depuis un an à cette enquête sur la disparition de l'infirmière, ait au moins un nouvel indice pour faire avancer le dossier.

Une aide pour dissimuler le corps?

Séverine L. a-t-elle dissimulé ou aidé à dissimuler le cadavre de Delphine Jubillar? Cédric Jubillar a-t-il confié des informations à celle avec qui il est en couple depuis le mois d'avril sur le lieu où il a caché le corps de son épouse? Selon une source proche de l'enquête, les gendarmes ont obtenu une commission rogatoire des juges pour interpeller et placer en garde à vue cette femme grâce à des éléments nouveaux. Parmi eux, il y a plusieurs témoignages, dont un particulièrement plus décisif, laissant en effet entendre qu'elle détiendrait des informations sur la localisation de Delphine Jubillar.

Depuis plusieurs mois, des éléments graves et concordants pèsent contre Cédric Jubillar. Les gendarmes et les deux magistrats instructeurs ont minutieusement fouillé le domicile du couple Jubillar.

Quelques semaines après la disparition de la jeune femme, trois experts de l'IRCGN avaient notamment utilisé un géoradar, un outil qui permet de sonder le sol en profondeur, mais aussi les murs, afin de savoir si la terre avait été retournée récemment, ou s'il y a eu des modifications dans le terrain. Plusieurs battues dans les alentours de Cagnac-les-Mines ont également été organisées par les amies de l'infirmière, toujours en vain.

Absence de corps

Ces éléments graves et concordants ont valu, le 18 juin dernier, une mise en examen de Cédric Jubillar pour "homicide volontaire par conjoint". Par deux fois, la justice a rejeté sa demande de mise en liberté. Depuis, Cédric Jubillar ne cesse de clamer son innocence. Une position qu'il a maintenu le 3 décembre dernier lors d'une audition devant les deux juges d'instruction.

"Nous considérons aujourd'hui que la piste Jubillar est épuisée et qu'il y a lieu de chercher ailleurs", soufflaient ses avocats à la sortie de ce rendez-vous judiciaire.

Séverine L. clame elle-aussi son innocence. Son avocat s'interroge d'ailleurs sur la qualification de la garde à vue de sa cliente alors qu'aucun corps n'a été retrouvé dans cette affaire. "Aujourd'hui [la nouvelle compagne de Cédric Jubillar] reste sur cette position où elle n'a évidemment participé à aucun recel de cadavre, puisqu'elle n'a rien à voir dans cette affaire", a déclaré mercredi sur BFMTV Me Johann Ricci, rappelant qu'on "ne sait toujours pas aujourd'hui ce qu'est devenue Delphine Jubillar, il ne s'agit que des supputations des enquêteurs".

https://twitter.com/justinecj Justine Chevalier Journaliste police-justice BFMTV