Affaire Grégory: Murielle Bolle va être remise en liberté

Mise en examen le 29 juin pour enlèvement de mineur de moins de quinze ans suivi de mort dans l'affaire Grégory, Murielle Bolle va être remise en liberté sous contrôle judiciaire, a annoncé ce vendredi après-midi Me Marie-Christine Chastant-Morand, avocate de la famille Villemin.
"La décision est celle de remise en liberté assortie d'un contrôle judiciaire strict", a confirmé l'avocat de Murielle Bolle Me Jean-Paul Teissonnière, qui a notamment insisté sur son "interdiction de contact avec la presse". "Si on voit son visage à la télévision, elle retourne en prison", a-t-il insisté.
Les avocats de la prévenue ont exprimé leur "satisfaction", précisant qu'ils étaient "très inquiets de la situation qui se dégradait à la maison de détention". "Nous avons vu une Murielle Bolle qui s’étiolait jour après jour, à telle enseigne que nous étions véritablement très, très inquiets sur la détérioration de sa santé psychologique et mentale. Nous nous inquiétions de voir à nouveau le syndrome de la Vologne frapper et après le juge Lambert, le tour de Murielle Bolle", a ainsi expliqué plus tard sur BFMTV Christophe Ballorin, l'un des avocats de Murielle Bolle. Celui-ci a évoqué la réaction de sa cliente à l'énoncé du délibéré: "L’énoncé du délibéré de remise en liberté a été un soulagement. On a vu son visage se fendre d’un immense sourire. C’était une immense satisfaction."
Un pointage deux fois par semaine
Murielle Bolle sera placée dans le département de la Nièvre, "avec des obligations strictes mais qu'elle va respecter", ont-ils assuré. La prévenue devra pointer auprès des forces de l'ordre deux fois par semaine, aura un suivi socio-éducatif, ne devra pas avoir de "contact avec les protagonistes" de l'affaire Grégory et absolument aucun contact avec les médias. Elle pourra voir son compagnon et ses enfants.
"La raison de droit a enfin prévalu dans ce dossier qui pour l'instant marchait sur la tête. La détention de Murielle Bolle était un scandale, sa remise en liberté est juste normale", ont-ils estimé.
La demande de remise en liberté a été examinée ce vendredi matin par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon (Côte-d'Or), lors d'une audience présidée par Claire Barbier, en charge du dossier.
Le parquet général craignait des pressions
Le parquet général avait lui plaidé pour un maintien en détention, "pour les nécessités de l'enquête et l'efficacité des actes à venir". Selon le ministère public, Murielle Bolle pourrait faire l'objet de pressions une fois remise en liberté.
Selon les enquêteurs et le témoignage d'un cousin de la prévenue, elle aurait en 1984 été "malmenée" par sa famille après avoir livré un témoignage compromettant Bernard Laroche.
La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Dijon a finalement donné raison aux avocats de Murielle Bolle, qui estimaient que "tous les éléments permettant sa remise en liberté sous contrôle judiciaire" étaient "réunis".