Affaire Fillon: le parquet de Paris requiert le renvoi devant un tribunal de l'ex-Premier ministre

François Fillon est mis en examen dans cette affaire. - AFP
C'était il y a quasiment deux ans jour pour jour. Les premières révélations du Canard enchaîné lançaient l'affaire Fillon. Une élection présidentielle et une instruction plus tard, le parquet national financier a requis le renvoi de François et Penelope Fillon devant le tribunal correctionnel, a-t-on appris confirmant les informations du Monde. Son ancien suppléant à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud, est également visé par ces réquisitions.
En janvier 2017, le Canard enchaîné révélait les salaires perçus entre 1986 et 2013, avec des périodes d'interruption, par l'épouse de François Fillon, comme attachée parlementaire lorsque son mari était député de la Sarthe. Si rien, à l'époque, n'interdit à un député d'employer un membre de sa famille, la justice va ouvrir une enquête préliminaire sur un possible emploi fictif occupé par Penelope Fillon, qui a également touché une rémunération quand le suppléant de son mari, Marc Joulaud, occupait les bancs de l'Assemblée.
Dernière ligne droite
Après l'ouverture d'une information judiciaire, confiée à trois juges d'instruction, l'ancien Premier ministre a été mis en examen pour "détournement de fonds publics", "complicité et recel d’abus de biens sociaux" et "manquements aux obligations déclaratives". Il a également été placé sous le statut de témoin assisté pour des faits d'"escroquerie". Penelope Fillon est, elle poursuivie, pour "complicité et recel de détournement de fonds publics", "complicité et recel d’abus de biens sociaux" et "recel d’escroquerie aggravée".
D'autres soupçons pèsent également sur le poste occupé par Penelope Fillon, qui percevait un salaire de 3 500 euros net de juin 2012 à décembre 2013, à La Revue des deux mondes, propriété de l'homme d'affaires et ami de l'ancien Premier ministre, Marc Ladreit de Lacharrière. Jugé dans le cadre d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), ce dernier a été condamné, le 11 décembre dernier, à huit mois de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende pour abus de biens sociaux.