Concert des Eagles of Death Metal: "On est vivants!"

Jesse Hughes à L'olympia, le 16 février 2016. - Joël Saget - AFP
C'est un concert hautement chargé en émotion qui s'est tenu mardi soir à l'Olympia. Les Eagles of Death Metal, face à leur public. Face aux rescapés du Bataclan. Beaucoup étaient venus, certains avec réticence. Pour d'autres, c'était comme une évidence.
"Il y a eu une vraie communion, et ça c'est ce qu'il fallait", témoigne l'un d'eux à la sortie du concert.
Près d'un millier de personnes qui étaient au Bataclan, ou de membres de la famille des victimes tombées le 13 novembre étaient dans la salle. Comme Patricia, la mère de Précilia qui a "perdu la vie en écoutant cette musique". "Je voulais me retrouver dans cette ambiance, j'avais l'impression que j'étais un petit peu avec elle, auprès d'elle", évoque-t-elle.
Pour d'autres, comme pour François qui se déplace avec des béquilles, séquelles du 13 novembre, l'événement relevait plus de la thérapie. "Je ne dis pas que je n'ai pas eu un petit coup de stress, raconte-t-il, mais ça faisait du bien".
"Le début d'une guérison"
Le terme de "guérison" est également évoqué.
"C'était un super concert, très fort, témoigne ainsi Nathalie sur RMC. Les trois derniers mois ont été très difficiles. J'y pense tous les jours. Et là d'avoir revu des victimes, de s'être serrés dans les bras, c'était très beau. Cela permet d'avancer… C'est un pas énorme de fait, le début d'une guérison".
Mais l'angoisse n'était jamais loin. Comme pour ce groupe d'amis, qui n'a pas pu assister à tout le concert. Vivants mais atteints.
"On est sous antidépresseurs, sous anxiolytiques", témoigne l'une d'elle. "On est vivants, vivants! Et ça, c'est complètement dingue comparé à ce qui s'est passé, ajoute son amie, très émue. On a rampé sur des cadavres. On est vivants quoi! Et aujourd'hui on finit ce p… de concert. Il n'y a pas de mots pour ça".
Si certains assurent que ce concert va leur permettre d'avancer, de tourner la page, pour d'autres ce n'est pas si simple. Comme pour Jacques qui assure: "On ne peut pas oublier ça, on ne peut pas dire qu'on a clôt un chapitre. C'était bien de le faire".