Retraites: pourquoi le parcours de la manifestation parisienne est le plus "compliqué" pour les autorités

Manifestation contre la réforme des retraites le 13 avril 2023 à Paris. - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Un parcours avec plusieurs points de tension redoutés. Entre 40.000 et 70.000 manifestants sont attendus ce mardi dans le cortège au départ des Invalides, à l'occasion de la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Le cortège, qui empruntera ce chemin pour la 4e fois depuis le début de la mobilisation, déambulera jusqu'à la place d'Italie.
L'itinéraire "le plus compliqué"
Si les forces de l'ordre sont désormais habituées à un tel parcours, il reste toutefois le chemin "le plus compliqué" à gérer pour les autorités, comme l'avait expliqué en fin de semaine dernière une source policière à BFMTV. Outre les inévitables commerces, banques et établissements susceptibles de faire l'objet de dégradations, l'itinéraire se situe à proximité de plusieurs lieux associés au pouvoir.
C'est le cas notamment l'Assemblée nationale, située à quelques encablures du point de départ de la manifestation aux Invalides. Le cortège passera également à hauteur du restaurant La Rotonde, établissement symbolique de l'élection d'Emmanuel Macron, qui a été ciblé par un incendie en avril dernier lors d'une précédente journée de mobilisation.
Autant de lieux qui doivent être particulièrement protégés, alors que les autorités s'attendant à la présence d'un millier "d'élements radicaux" en marge du cortège. Les services de police en plus la présence de membres d'ultras gauche, venus de l'étranger ce week-end pour assister à la commémoration pour Clément Méric, jeune militant tué lors d'une rixe entre antifas et skinheads en 2013.
"On sait qu'on a un certain nombre de militants antifascistes étrangers qui seront présent", a déclaré lundi soir le préfet de police Laurent Nuñez, invité sur le plateau de BFMTV.
4000 policiers et gendarmes à Paris
Malgré tout, le préfet de police assure que ses services se tiennent prêts pour la manifestation, pour laquelle 4000 policiers et gendarmes seront déployés dans les rues de la capitale.
"Dès qu'ils commettent des exactions, nous agissons le plus vite possible (...) Nous les attendons de pied ferme et les disperserons", a ajouté Laurent Nunez.
Lundi soir, le préfet de police se disait "très déterminé et serein" face au dispositif policier pour cette manifestation, sachant que ce mardi, les CRS et gendarmes sont fortement mobilisés dans d'autres villes françaises, notamment pour les cérémonies de commémoration du 79e anniversaire du Débarquement en Normandie.
Tout comme dans d'autres villes où sont prévues des manifestations ce mardi, notamment Strasbourg et Nice, les forces de l'ordre ont été autorisées à capter les images du cortège parisien via des drones. Un dispositif dont l'utilisation reste toutefois très encadrée.
Un document de 89 pages, paru fin avril et que BFMTV a pu consulter, explique notamment que le pilote du drone doit être formé et assermenté, et qu'il fasse un rapport de chaque image utilisée. Ces dernières ne peuvent d'ailleurs pas être conservées plus de sept jours, voire plus de 48h lorsque l'intérieur d'un domicile vient à être filmé.
Au total, 400.000 à 600.000 manifestants sont attendus ce mardi dans toute la France. À Paris, le cortège s'élancera des Invalides à 14h.