Paris: plusieurs milliers de personnes marchent en hommage à Clément Méric, tué par des néonazis en 2013
Réunis dans le calme, sous le métro aérien de Barbès, ils étaient entre 300 et 400 vers 11h, drapeaux rouge et noir dans les mains. Aux cris de "Clément, Clément, antifa" ou "Siamo tutti antifascisti", 1950 personnes, selon la préfecture et 5000 selon les organisateurs, se sont élancées vers midi derrière une banderole recouverte des mots de Louis Aragon "la mort n'éblouit pas les yeux des partisans".
Accompagnés de représentants du Nouveau parti anticapitaliste et d'acteurs syndicaux, ces militants antifascistes participaient ce dimanche à une marche en hommage à Clément Méric, à Paris.
Le jeune militant est mort il y a tout juste dix ans, tué au cours d'une rixe impliquant des skinheads. En 2021, deux néonazis ont été condamnés en appel à cinq et huit ans de prison ferme dans cette affaire. Au fil des années, Clément Méric est devenu une figure de la lutte contre l'ultradroite.
Le cortège a pris la direction de la place de la République, avant de s'orienter vers les quartiers du Père-Lachaise et de Gambetta. La manifestation est le point culminant d'un week-end international de commémorations, mêlant notamment meetings et concerts.
Un week-end politique
"La mobilisation démontre d'abord que Clément, son assassinat par des néonazis du groupuscule Troisième voie aux bottes de Serge Ayoub, c'est un souvenir qui est encore vif dans notre camp politique", illustre Raji, brassard Solidaires noué autour du bras gauche, un syndicat auquel appartenait Clément Méric.
Cette année, l'hommage à l'étudiant se veut particulièrement politique, alors qu'une résurgence de l'ultradroite a été observée ces dernières semaines à Paris, à Lyon ou encore à Saint-Brévin (Loire-Atlantique).
"Cette mobilisation, dix ans après, est aussi le témoin d'une chose, c'est que les groupuscules d'extrême droite se renforcent, confirme Raji au micro de BFMTV. Ils ne se renforcent pas seulement de leur fait, ils se renforcent aussi à cause de la droitisation du débat politique. Ils se renforcent aussi à cause de la fascisation de la politique du gouvernement."
Encadrement policier
La manifestation a été encadrée par un important dispositif de forces de l'ordre. Les policiers ont reçu l'ordre de se tenir à distance pour éviter toute friction.
Selon nos informations, la présence de membres de groupes d'ultragauche venus de l'étranger inquiète particulièrement les autorités. Ces dernières n'écartent pas l'idée que ces militants séjournent à Paris quelques jours et participent à la manifestation de mardi contre la réforme des retraites.