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Paris Île-de-France

Présidentielle: comment Anne Hidalgo veut concilier sa campagne et la mairie de Paris

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La maire de la capitale a officialisé dimanche sa candidature à la magistrature suprême. Si elle a promis ce lundi de ne pas "abandonner" ses fonctions, elle devrait néanmoins laisser à Emmanuel Grégoire, son premier adjoint, la charge de plusieurs dossiers.

Anne Hidalgo va devoir apprendre à jongler. Si elle est désormais officiellement candidate à la présidence de la République, elle n'entend pas pour autant "abandonner son poste de maire de Paris. L'élue l'a confirmé ce lundi matin sur l'antenne de France Inter.

Malgré cette volonté affichée de "répondre à ses engagements" et de "veiller aux évolutions de Paris" dans les prochaines semaines, son agenda devrait néanmoins grossir à mesure que le coup d'envoi de la campagne approche.

En toute logique, c'est son premier adjoint et fidèle lieutenant, Emmanuel Grégoire, qui devrait prendre du galon et se voir confier certains dossiers. Alors qu'Anne Hidalgo était en déplacement à Rouen, dimanche, pour annoncer sa candidature, le socialiste s'affichait sur le terrain parisien. Il a d'abord présidé une cérémonie de commémoration en hommage aux victimes de la Shoah, avant de prendre part à une maraude auprès des sans-abri.

À terme, ce dernier a par ailleurs pour ambition de succéder à l'actuelle maire de Paris en 2026. "C'est Anne elle-même qui m'a invité à y penser. On est dans la transmission", avait-il indiqué en février 2020 dans M le magazine du Monde.

"Je demande à la maire de Paris d'être à 100%"

Aux côtés de la maire de la capitale, Emmanuel Grégoire devra également veiller à la bonne entente au sein de la majorité au Conseil de Paris, composée de socialistes, de communistes, d'élus de Génération.s mais aussi d'écologistes, qui tous soutiennent des candidats différents.

Dans la course à la présidentielle, les Verts parisiens devraient vraisemblablement soutenir le champion de la primaire qui se tiendra à la fin du mois. Ian Brossat, adjoint communiste en charge du Logement, s'est pour sa part engagé aux côtés de Fabien Roussel, candidat du PCF.

Pour Anne Hidalgo, il faudra d'autant plus faire attention à de possibles dissensions que plusieurs tensions - démission de Christophe Girard, rapport à "la République" - ont émaillé les relations entre Verts et socialistes depuis le début de son deuxième mandat.

"Je demande à la maire de Paris d'être à 100% dans son job, a déclaré Émile Meunier, conseiller écologiste de Paris, à notre micro. On a été élu il y a un an seulement et le job n'est pas fini. On a enclenché des transformations mais le plus dur reste à venir. On ne peut pas se permettre de perdre un an. C'est le dernier mandat pour le climat. C'est ce qu'on a promis aux Parisiennes et aux Parisiens. Cette année est précieuse. Je demande à Anne Hidalgo d'être 100% sur le terrain, avec nous, sa majorité et son équipe"

Au début de l'été, les écologistes avaient déjà fait montre de leurs inquiétudes concernant les engagements de campagne d'Anne Hidalgo. Ils fustigeaient notamment l'absence d'un Plan d'investissement de la mandature (PIM).

À droite, les critiques fusent

Du côté de l'opposition, on n'a pas manqué d'attaquer la maire de Paris sur sa candidature à la magistrature suprême.

Le jour où Anne Hidalgo choisit d’officialiser son ambition présidentielle, nous apprenons que seuls 50% des agents de propreté sont présents quotidiennement dans nos rues en raison d’une organisation défaillante, a taclé Geoffroy Boulard, maire Les Républicains (LR) du 17e arrondissement, sur Twitter. Son action à Paris est un échec retentissant, tout doit changer."

Le précédent Jacques Chirac

Invitée de RMC-BFMTV vendredi, Rachida Dati, édile (LR) du 7e arrondissement, s'est également montrée particulièrement acide. "Vous trouvez que Paris est gérée?, a-t-elle lancé. Madame Hidalgo n'est plus là depuis un moment. On est dans le peloton de tête sur la délinquance, sur l'explosion de la délinquance, et notamment de la délinquance des mineurs. Elle est responsable de l'explosion de la délinquance des mineurs à Paris."

Anne Hidalgo n'est pas la première maire de Paris en activité à prendre le pari de la présidentielle. Jacques Chirac avait fait de même. Avant son double mandat à la tête de l'État, l'ancien président avait dirigé la capitale entre 1977 et 1995. Son statut d'élu local lui avait donné une assise solide et permis de s'affirmer, avant de connaître la réussite en 1995.

Alexia Elizabeth avec Florian Bouhot