"On ne peut pas enlever des vitraux classés": Stéphane Bern s'oppose aux vitraux contemporains à Notre-Dame de Paris

Les vitraux de Notre-Dame de Paris, le 11 avril 2024. - Mathilde BELLENGER / AFP
"Je pense qu’on n’est pas près de voir ces vitraux". Dans un entretien à Ouest France, Stéphane Bern, animateur et défenseur du patrimoine redit son opposition au remplacement de certains vitraux de Notre-Dame de Paris par des vitraux contemporains.
L'idée de ces vitraux contemporains est défendue notamment par Emmanuel Macron, soutenant une demande de l'archevêque de Paris. L'objectif défendu étant de "marquer dans le bâtiment restauré une trace" de l'incendie. A l'issue d'un concours, c'est l'artiste française Claire Tabouret qui a été désignée le 18 décembre dernier, face à huit candidats en lice.
"Je n’ai rien ni contre Claire Tabouret ni contre les vitraux contemporains. Il y en a à la cathédrale de Chartres et j’ai participé à la collecte. Mais je leur suis favorable quand les anciens sont détruits ou détériorés. On ne peut pas enlever des vitraux classés Monument historique", insiste Stéphane Bern dans Ouest-France.
"Pourquoi l'État s'affranchit-il des règles qu'il impose aux autres? Juste parce que le président le veut?", questionne encore Stéphane Bern.
"Un souhait du président"
En juillet dernier, la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture a émis un avis défavorable à la dépose des vitraux. Pour l'animateur et défenseur du patrimoine "s'opposer à cela, avec l'aval de la ministre de la Culture" mènera à des recours contre le projet. "Je pense qu’on n’est pas près de voir ces vitraux. Et puis 4 millions d’euros, est-ce que la France les a maintenant?", soulève-t-il.
Il serait préférable, selon lui, de l'utiliser les fonds encore disponibles pour Notre-Dame pour restaurer des éléments importants de l'édifice: les pinables, les arcs-boutants. Il plaide aussi pour un "musée de l'oeuvre" afin de raconter "les coulisses, les oeuvres, ou exposer le coq miraculeusement retrouvé".
"L’argent serait mieux utilisé ainsi que dans des vitraux contemporains à la place de ceux de Viollet-Le-Duc. Mais bon, c’est un souhait du président. Donc ce que le Président veut, Dieu le veut, j’ai l’impression!", soulève-t-il.
Les opposants ont d'ores et déjà lancé une pétition depuis plus d'un an. Celle-ci, portée par Didier Rykner, fondateur du média La Tribune de l'Art, a récolté plus de 248.000 signatures à ce jour.