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Aube

Débats sur les vitraux de Notre-Dame: l'exposition à Troyes dévoile des archives inédites

Notre Dame de Paris

Notre Dame de Paris - Guillaume BAPTISTE

La ville de Troyes (Aube) prolonge son exposition consacrée à la querelle qui à partir de 1935, opposa les partisans des vitraux contemporains dans la nef de Notre-Dame aux gardiens de la tradition verrière.

En place depuis l'été 2024, l'exposition proposée par la Cité du Vitrail à Troyes remporte un beau succès. Elle sera donc prolongée jusqu'à mars 2025, annoncent les organisateurs. L'événement, labellisé "Notre-Dame de Paris: vers la réouverture" par l'Établissement public chargé de la restauration et de la conservation de l'emblématique cathédrale, revient sur un événement qui fait écho à des débats très récents.

On se souvient que le tragique incendie d'avril 2019 et les projets de reconstruction avaient donné lieu à des débats concernant le remplacement des vitraux des chapelles sud. Le président Emmanuel Macron avait publiquement souhaité la pose de créations contemporaines. Les professionnels de la protection du patrimoine avaient, eux, estimé la chose inenvisageable.

En attendant la réouverture de la cathédrale

L'exposition à la Cité révèle que ces querelles des vitraux ne datent pas d'hier. En 1935, douze maîtres verriers projetaient de poser des vitraux figuratifs dans la nef en remplacement de ceux jugés "trop ternes" d'Eugène Viollet-le-Duc.

Ces défenseurs de l'avant-garde artistique s'étaient heurtés aux partisans de la tradition, en partie aidés par la presse: "Non ! De grâce pas de vitraux modernes à Notre-Dame !" alertait le journal L'Époque tandis que Le Figaro titrait "Provocation et menace".

Les "anciens" avaient obtenu gain de cause après une âpre bataille d'une trentaine d'années, mais des traces subsistent de cet événement: des vitraux monumentaux des années 1930 jusqu'alors entreposés dans la cathédrale ainsi que des documents d'archives (maquettes, esquisses, plans...) sont à découvrir au gré de la visite.

Une belle occasion de participer au débat sur la place de la création contemporaine dans les monuments historiques, à un peu moins d'un mois désormais de la réouverture de Notre-Dame, prévue pour le 8 décembre prochain.

Sabrina Guintini (6Medias)