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Mort de Nahel: nouvelle soirée de tensions en Île-de-France, au moins 80 interpellations

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Des violences ont éclaté en petite couronne de la région parisienne dans la nuit de mercredi à jeudi après la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine).

Nouvelle nuit de violences. Après la mort de Nahel, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre mardi matin, une partie de la région parisienne s'est embrasée dans la nuit de mercredi à jeudi. La petite couronne a été émaillée de nombreuses dégradations et tensions entre forces de l'ordre et manifestants.

Selon Gérald Darmanin, 150 personnes ont été interpellées sur tout l'Hexagone. Le ministre de l'Intérieur dénonce "une nuit de violences insupportables".

Des violences ont éclaté dans de nombreuses communes franciliennes dans la nuit de mercredi à jeudi après la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre.
Des violences ont éclaté dans de nombreuses communes franciliennes dans la nuit de mercredi à jeudi après la mort de Nahel tué par un policier à Nanterre. © BFMTV

Des locaux d'aide sociale incendiés à Paris

À Paris, une source policière fait état à BFMTV de violences urbaines "d'une intensité inédite, difficilement contenues" par les forces de l'ordre. Les secteurs de Porte d'Orléans dans le 14e arrondissement et le 19e arrondissement ont été fortement touchés. De nombreux feux de poubelles et des tentatives de dégradation de caméras de vidéo-surveillance ont été constatés.

Dans le 18e arrondissement, et précisement dans le quartier de Raymond-Queneau, les locaux de la brigade d'assistance aux sans-abris ont été incendiés, précise cette même source.

34 personnes en garde à vue dans les Hauts-de-Seine

Les Hauts-de-Seine ont également été le théâtre de nombreux incidents notamment à Nanterre, où vivait l'adolescent tué par un policier. Les forces de l'ordre, visées par des tirs de mortier, ont notamment dû quitter le quartier Pablo-Picasso dans la soirée.

Toujours dans le département, qui a connu une nuit d'une rare intensité, des incendies ont été signalés autant à Colombes, Gennevilliers que Suresnes. Un tramway a également été entièrement brûlé à Clamart.

Selon une source policière, 110 voitures ont été brûlées sur l'ensemble du territoire. Des feux de poubelles ont aussi été constatés. Deux policiers, deux gendarmes et quatre pompiers ont été blessées. Toujours selon cette même source, 34 personnes ont été placées en garde à vue.

Le commissariat de Bagnolet incendié

La Seine-Saint-Denis n'a pas été épargnée par les violences urbaines. Selon une source policière, 50 personnes ont été interpellées après cette nuit de tensions.

Les commissariats ont notamment été visés comme à Bagnolet où la Brigade anti-criminalité a interpellé, en flagrant délit, des personnes qui était en train d'incendier le bâtiment.

La totalité des véhicules de police municipale ont été incendiées dans la nuit à Neuilly-sur-Marne. Le feu, qui a brûlé les sept véhicules, s'est ensuite propagé à un bâtiment dont la moitié a été dégradée par les flammes. Une école maternelle a également été prise pour cible, indique le maire, Zartoshte Bakhtiari.

Enfin du côté du Bourget, les policiers municipaux ont tiré en l'air à trente reprises "pour protéger leur intégrité physique", précise une source policière.

L'entrée de la prison de Fresnes attaqué

Les bâtiments institutionnels ont aussi été pris pour cible dans le Val-de-Marne. Les mairies de Valenton, de Villeneuve-le-Roi et le poste de police de Cachan ont notamment été dégradées, indique une source policière. Un centre des Restos du cœur ainsi qu'une crèche de Limeil-Brévannes ont été partiellement incendiés.

À la prison de Fresnes, une tentative d'intrusion a été repoussée. Selon cette même source policière, une vingtaine de personnes, porteuses de bidons d'essence, ont tenté de s'introduire dans le bâtiment carcéral. Des vidéos montrent des jeunes cagoulés qui attaquent avec des mortiers d'artifice et divers projectiles le poste de garde à l'entrée du domaine.

Les départements de Grande Couronne ont aussi été le théâtre de cette deuxième nuit de violences. À Viry-Châtillon, un bus et des poubelles ont été ravagés par les flammes. Les tensions ont aussi dépassé la région Île-de-France. Des échauffourées se sont déroulées dans le Nord, à Toulouse ou encore à Rennes.

Cécile Ollivier avec Juliette Vignaud