Mort de Nahel: nouvelle soirée de tensions à Nanterre et dans plusieurs villes d'Île-de-France

Nouvelle soirée de tensions en Île-de-France, après la mort mardi de Nahel, adolescent de 17 ans tué par un tir policier lors d'un contrôle routier. Pour la deuxième soirée d'affilée, des incidents ont éclaté dans de nombreuses communes franciliennes, alors que 13 personnes avaient été interpellées mercredi soir.
Si en début de soirée, le maire de Nanterre, constatait sur BFMTV "moins de violences qu'hier", même s'il reconnaît la "forte colère" des habitants et un "émoi considérable, qu'il faut respecter", la situation s'est par la suite envenimée.
Les policiers ont notamment été visés par des cocktail molotov et ont ainsi été contraints de quitter le quartier Pablo-Picasso. Le secteur autour d'un centre Enedis a dû être évacué suite au risque d'explosion.
Des tensions à Nanterre
À Nanterre, où vivait l'adolescent tué par un policier mardi, des tirs de mortiers ont été constatés dans le quartier du Vieux-Pont, et des voitures ont été incendiées. Des membres des forces de l'ordre présents sur place ont aussi été la cible de tirs de mortiers.
En fin de soirée, la préfecture de police indiquait 18 interpellations dans les Hauts-de-Seine, dont 11 à Nanterre. Le bilan a été revu à la hausse ce jeudi matin avec 35 personnes interpellées dans l'esemble de l'Île-de-France.
Face à cette situation, les pompiers de Paris ont demandé aux Franciliens de ne pas surcharger les lignes de secours. "Laissez la priorité aux urgences", ont-ils indiqué sur leurs réseaux sociaux.
Des incidents "très localisés"
Après les tensions mardi soir, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé le déploiement de 2000 policiers et gendarmes ce mercredi soir, soit 800 de plus que la nuit précédente.
Loubna Atta, porte-parole de la préfecture de police de Paris, a précisé que l'opération concerne l'ensemble de la région parisienne, avec un "focus" sur les Hauts-de-Seine et particulièrement Nanterre.
Le but était d'empêcher des troubles à l'ordre public, qui restent pour l'instant "contenus", a-t-elle expliqué sur BFMTV, assurant que les incidents de ce mercredi soir étaient "sporadiques", "ponctuels" et "très localisés".
La captation d'images par drones autorisée
La préfecture de police de Paris a quant à elle pris un arrêté préfectoral ce mercredi, en vigueur jusqu'à 6h jeudi matin, et qui autorise "la captation, l'enregistrement et la transmission d'images" par drones dans les villes de Nanterre, Aulnay-sous-Bois et Villeneuve-la-Garenne.
Prévoyant de nouvelles tensions, la circulation des bus a été perturbée à Nanterre ce mercredi. La RATP indiquait en fin d'après-midi à BFM Paris-Île-de-France que les lignes 159, 304 et 559 n'étaient plus exploitées depuis le matin.
Ce mercredi soir, la société de transports a également précisé à nos confrères du Parisien que plusieurs lignes de bus seraient déviées ou limitées dans la soirée. Une décision qui concerne les lignes 144, 157, 158, 160, 163, 241, 244, 276 à Nanterre, mais également des lignes d'Argenteuil, Asnières-sur-Seine, Chatenay-Malabry, ainsi que des lignes de Seine-Saint-Denis.
Un bus incendié à Viry-Châtillon
Dans d'autres villes d'Île-de-France, quelques tensions ont éclaté ce mercredi soir. À Viry-Châtillon, en Essonne, un bus a été incendié. Des poubelles ont également été installées et incendiées pour entraver la D445, indique le maire de la commune, Jean-Marie Vilain, à BFMTV.
L'élu assure toutefois que la situation est depuis redevenue "très calme", l'incendie du bus ayant été "complètement circonscrit" par les pompiers, puisque le feu a été déclenché à seulement quelques centaines de mètres de la caserne.
Le maire de Viry-Châtillon a également annoncé l'arrivée d'une "dizaine de camions de CRS pour sécuriser le reste de la nuit".
Ce mercredi soir, les tensions sont également importantes dans d'autres villes de France, notamment à Toulouse, où une centaine d'individus a jeté de projectiles sur les forces de l'ordre.
Le climat est aussi tendu à Lyon, dans le quartier de la Duchère. Des tirs de mortiers et des incendies ont pu être constatés par les habitants, tout comme à Nice, où les commissariats des quartiers de l'Ariane et des Moulins ont également été visés.