BFMTV
Paris Île-de-France

Loi PLM: des maires d'arrondissement et sénateurs LR de Paris demandent à être reçus "sans délai" par François Bayrou

Le Premier ministre François Bayrou, à Paris le 17 janvier 2025, entend remettre les patenaires sociaux au centre du jeu

Le Premier ministre François Bayrou, à Paris le 17 janvier 2025, entend remettre les patenaires sociaux au centre du jeu - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Les élus parisiens du parti de droite alertent sur le "risque de décisions expéditives" sur le mode de scrutin électoral municipal et préconisent à l'inverse "un débat approfondi associant tous les acteurs concernés".

La loi PLM continue de faire des remous. Les maires d'arrondissement et sénateurs de Paris LR (Les Républicains) demandent ce mercredi 5 février à être reçus "sans délai" par François Bayrou. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a également été saisi.

"Une véritable inquiétude"

Et pour cause, le Premier ministre a fait savoir qu'il souhaitait réformer la loi PLM pour mettre fin au mode de scrutin exceptionnel en vigueur à Paris Lyon et Marseille pour les élections municipales.

"L'annonce d'une possible réforme du mode de scrutin municipal à Paris, sans concertation préalable, soulève une véritable inquiétude pour l'avenir de la gouvernance parisienne", dénoncent Geoffroy Boulard, maire du 17e arrondissement, Jeanne d'Hauteserre, maire du 8e, Philippe Goujon, maire du 15e, Jérémy Redler, maire du 16e et les sénateurs Francis Szpiner, Marie-Claire Carrère-Gée, Catherine Dumas et Agnès Evren.

Ils déplorent notamment la "méthode précipitée" et le "risque de décisions expéditives" et préconisent à l'inverse "un débat approfondi associant tous les acteurs concernés" pour engager une réforme "d'une telle ampleur" à un an seulement des prochaines élections municipales.

"Garantir une meilleure représentation des Parisiens"

Tout changement dans le mode de scrutin de la ville de Paris doit avant tout "garantir une meilleure représentation des Parisiens et préserver leur lien direct avec les élus de proximité" et s'accompagner d'une "réflexion sur les compétences respectives de la mairie centrale et des mairies d'arrondissement", selon les signataires du communiqué.

"Par exemple, vouloir éviter un scénario improbable, et qui ne s'est jamais produit, où un maire de Paris serait élu avec moins de voix que son adversaire, ne justifie en rien l'instauration d'un Conseil de Paris centralisé gouvernant seul, au détriment des mairies d'arrondissement", estiment les élus de droite.

C'est justement ce "scénario improbable" qu'a mis en avant Rachida Dati pour justifier sa position favorable à la réforme dans un entretien accordé au Parisien.

"Il s’agit tout simplement de revenir au principe démocratique 'un électeur, une voix pesant le même poids' (...) Il s’agit surtout de mettre un terme à la situation actuelle, où le maire de Paris peut être élu avec moins de voix que son adversaire, et même être battu dans l’arrondissement où il se présente. C’est une aberration!", a déclaré la maire du 7e arrondissement et ministre de la Culture au journal.

A l'heure actuelle, les électeurs parisiens, marseillais et lyonnais votent pour les maires d'arrondissement ou de secteur, lesquels désignent ensuite le maire central. En réformant la loi PLM, l'objectif est de faire appliquer dans ces communes le même fonctionnement que dans les autres villes. Une réforme qui conduirait à "affaiblir la démocratie locale", selon les élus parisiens.

À gauche, la maire de Paris Anne Hidalgo a déjà affiché par le passé son hostilité à une refonte de la loi PLM. À en croire son cercle proche, elle est aujourd'hui toujours du même avis, fustigeant un projet de réforme "basé sur un tripatouillage". De son côté Emmanuel Grégoire, député PS de Paris et candidat aux prochaines municipales, a fait part de son souhait de voir les Parisiens être consultés sur la question lors de la votation citoyenne prévue en mars.

Nicolas Dumas et Emilie Roussey