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Lyon: la majorité municipale hostile à la réforme de la loi PLM, l'opposition plutôt favorable

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Le Premier ministre, François Bayrou, a relancé lundi 3 février l'idée d'un changement de mode de scrutin pour les élections municipales à Paris, Marseille et Lyon. Les avis des élus lyonnais divergent sur cette question.

Entrée en vigueur en 1982, la loi "Paris-Lyon-Marseille" (PLM) a établi un mode de scrutin différent dans les trois plus grandes villes de France lors des élections municipales. Elle pourrait être réformée. C'est en tout cas ce que souhaite François Bayrou, le Premier ministre, lundi 3 février.

Une nouvelle fraîchement accueillie par la majorité municipale lyonnaise. Le 18 janvier 2024, déjà, le maire écologiste Grégory Doucet voyait en cette proposition "un tripatouillage électoral", voué à avantager les partis qui en sont à l'origine, plutôt qu'une "vraie volonté de travailler sur la représentativité et les fondements de la démocratie".

"Tambouille politicienne"

Régulièrement de retour dans l'actualité, la volonté de réformer la loi PLM est notamment portée par David Amiel et Sylvain Maillard, deux députés Renaissance de Paris.

Ces élus souhaitent que le mode de scrutin en vigueur dans les autres communes française s'applique lors des élections municipales dans la capitale ainsi qu'à Lyon et à Marseille. L'année dernière, Grégory Doucet fustigeait un "sujet très parisien".

Sur le réseau social X, c'est Valentin Lugenstrass, adjoint écologiste chargé des mobilités, qui a cette fois exprimé son désaccord.

L'élu vert estime que cette réforme pourrait "affaiblir les mairies d'arrondissement" et décrit, lui aussi, "une logique de tambouille politicienne qui regarde Paris, et ignore Lyon et Marseille".

Les opposants veulent un scrutin direct

Interrogé par Le Point en novembre 2023, Étienne Blanc, sénateur et conseiller municipal Les Républicains (LR) arrivé deuxième au premier tour des élections municipales de 2020, avait affirmé que la loi PLM "a été faite en 1982 pour permettre à la gauche de gagner les grandes villes". Il avait affirmé être pour sa suppression.

Lui aussi conseiller municipal d'opposition, David Kimelfeld confiait également à l'hebdomadaire qu'il aimerait que le maire de Lyon soit élu de manière plus directe, "comme dans toutes les autres villes de France".

"Ça peut être une bonne idée, mais je ne crois pas que cela soit la priorité, ni que cela change grand-chose", tempérait quant à lui Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement.

Un électeur, une voix?

Dans les dispositions actuelles, les habitants de Paris, Lyon et Marseille votent pour une seule liste dans leur arrondissement ou secteur. Ce sont ensuite ces élus d'arrondissement ou de secteur qui désignent le maire central.

Les députés porteurs de la réforme souhaitent remettre en place un système où un électeur équivaut à une voix. Les habitants voteraient alors deux fois: une fois pour élire leur maire, une autre pour élire leur maire d'arrondissement.

La modification du fonctionnement du scrutin, si elle est finalement votée, ne devrait pas s'appliquer dès l'élection municipale de 2026, Sylvain Maillard ayant évoqué un "calendrier très serré".

Mathias Fleury