"Le moindre indice, la moindre menace": comment l'Île-de-France a renforcé sa vigilance autour des prisons après les attaques coordonnées

Des mesures de sécurité mises en place. Après plusieurs attaques nocturnes visant des prisons françaises, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice Gérald Darmanin ont appelé à renforcer la sécurité des établissements et de leurs agents. Localement, ce sont les préfets qui sont chargés d'appliquer ces mesures, comme l'explique Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, ce vendredi 18 avril sur le plateau de BFMTV.
Si pour le moment, aucun nouvel incident n'est à signaler en Île-de-France, la prudence reste de mise. "Des rondes et patrouilles renforcées autour des établissements pénitentiaires [ont eu lieu], significativement la nuit, mais aussi en journée. Elles permettent d'assurer une présence extrêmement importante autour des établissements pénitentiaires", annonce le préfet de Paris.
"La priorité, c'est la protection des personnels"
Dans le cas des 27 établissements pénitenciers franciliens, la présence de policiers ou de gendarmes est "renforcée à travers des rondes et patrouilles mobiles dynamiques" au moment des entrées et de sorties des personnes sur la zone des prisons. De plus, les directeurs d'établissements sont invités à signaler toutes formes de menaces sur leur personnel.
Sur ce dernier point, même les menaces dites de "basse intensité" seront prises en compte, signale Laurent Nuñez. Et d'ajouter: "Elles comprennent les tags, une boîte aux lettres dégradée, une personne qui a le sentiment d'être suivie sur la voie publique".
Interrogé sur la sécurité au domicile des agents pénitenciers, Laurent Nuñez l'assure, "la priorité c'est la protection de ces personnels" et d'ajouter que la sécurité sera renforcée "le temps qu'il faudra" et appellent ces derniers à remonter "le moindre indice, la moindre menace pour que nous puissions prendre les mesures adéquates".
Pendant trois nuits, entre dimanche et mercredi, plus d'une dizaine de faits ont été recensés contre des prisons françaises ou des agents pénitentiaires, dont "neuf directement, contre des établissements pénitentiaires et également, une fois, contre un établissement de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ)". Par ailleurs, "deux faits plus lourds ont été commis avec des armes à feu" à Toulon à Aix-Luynes, sans faire de victime.
Le procureur de la République antiterroriste a indiqué jeudi qu'il n'y avait, pour le moment, "pas de piste qui soit privilégiée" dans cette enquête.