"Une étape a été franchie": le chef de l'administration pénitentiaire déplore des attaques "qui visent à faire peur"

Voilà trois nuits consécutives que des prisons françaises ont été attaquées, à travers le pays. Des prisons françaises ont de nouveau été prises pour cible dans la nuit de ce mardi à mercredi 16 avril en Seine-et-Marne et dans les Bouches-du-Rhône. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi de ces nouveaux faits qui interviennent 24 heures et 48 heures après des faits similaires.
Pour Sébastien Cauwel, directeur de l'administration pénitentiaire, "une étape a été franchie dans la coordination et dans la concertation dans l'ensemble de ces actions que l'on connaît depuis trois jours".
"Des attaques qui visent à faire peur"
Quel est l'objectif de ces attaques contre des centres pénitentiaires? Sur notre antenne, Sébastien Cauwel estime que les attaques visent "majoritairement à s'attaquer aux biens de nos personnels".
"On est sur des attaques qui visent à incendier, faire peur et intimider l'État dans son action de lutter contre la criminalité organisée", poursuit-il.
"Nous pouvons quand-même faire un lien entre ces faits et l'évolution très ferme de la politique de lutte contre la criminalité organisée décidée par le Garde des Sceaux et que nous sommes en train de mettre en œuvre", pour le directeur de l'administration pénitentiaire.
Ce dernier cite la création de prisons de haute sécurité qui verront le jour à Vendin-le-Vieil et à Condé-sur-Sarthe, des organismes "qui ne font pas plaisir à tout le monde". Sébastien Cauwel évoque "une forme d'inquiétude" de la part des personnes condamnées qui risquent de s'y retrouver totalement isolés.
Alors, à qui imputer la responsabilité de ces actes? La justice pointe la responsabilité "d'un groupe baptisé 'DDPF - Défense des prisonniers français'". Sur plusieurs véhicules, des inscriptions "DDPF" ont été constatées. "Ça ressemble aux méthodes qui sont effectivement utilisées dans un certain nombre de quartiers", commente Sébastien Cauwel qui avance "un lien étonnant".
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a, lui, dénoncé ce mardi une "attaque terroriste" lors d'une visite au centre pénitentiaire de Toulon-La Farlède, donnant un sérieux indice sur les motivations des auteurs de ces attaques.