"Éviter tout risque d'évasion": comment la future prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil va être vidée de ses détenus actuels

Les transferts de détenus démarrent ce mardi 8 avril avant le début des travaux pour transformer la prison de Vendin-le-Vieil en établissement de haute sécurité. D'après le ministre de la Justice Gérald Darmanin, qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse lundi, ces opérations dites de "désencombrement" vont débuter "à partir de cette semaine et dans les prochaines heures", visant à vider la prison de la quasi totalité de ses occupants.
Ces transferts s'échelonneront tout au long du mois d'avril et jusqu'à début mai, en plusieurs petits convois vers d'autres établissements de peine, c'est-à-dire vers des prisons qui accueillent des détenus condamnés à de longues peines. Ils seront encadrés à la fois par la gendarmerie nationale et le GIGN, a indiqué le Garde des Sceaux.
"On parle de profils très surveillés, de détenus condamnés à des peines longues, donc des transferts basiques sont impossibles", explique à BFMTV.com Damien Tripenne, secrétaire national de la CGT Pénitentiaire.
"Éviter tout risque d'évasion"
Selon Wilfried Fonck, secrétaire national de UFAP-UNSA Justice, l'organisation de ces convois diffère d'un détenu à l'autre. "En fonction de leur dangerosité, ils partent soit en convois, à plusieurs dans un même véhicule, soit seuls, dans des convois individuels si le détenu est vraiment dangereux."
"Le but, c'est d'éviter tout risque d'évasion ou d'attaque de convoi", ajoute-t-il.
L'administration pénitentiaire doit ensuite les répartir dans des structures adaptées encore une fois à leurs profils, souligne Damien Tripenne. "En maison centrale, les personnes sont incarcérées dans des cellules individuelles." Le défi est donc de les incarcérer dans des conditions similaires ailleurs, alors que les taux d'occupation des établissements sont très élevés.
Renforcer la sécurité au maximum
À partir du 31 juillet, la prison de Vendin-le-Vieil deviendra le premier établissement de haute sécurité de France. Au total, 4 millions d'euros ont été débloqués pour que le futur établissement puisse accueillir de la manière la plus sûre possible les 200 narcotrafiquants les plus dangereux du pays.
Selon Gérald Darmanin, on comptera au total 240 à 250 personnels pénitentiaires et aucun surveillant ne sera laissé seul face à un prisonnier. Ils recevront d'ailleurs entre mai et juin une formation avant l'arrivée, entre juin et juillet, à la fin des travaux, des détenus au sein des quartiers dédiés à la criminalité organisée.
Sur place, des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) seront disponibles 24h/24, et la prise en charge médicale des détenus se fera au maximum dans l'enceinte de la prison pour éviter toute sortie à risque.
Quant à la prison de Condé-sur-Sarthe, elle aussi destinée à devenir un établissement de haute sécurité, les travaux débuteront un peu plus tard cette année, avec une réouverture prévue en octobre prochain.