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"Une psychose s'est installée": après le meurtre de Louise, 11 ans, l'angoisse monte chez les habitants de l'Essonne

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Louise, une collégienne de 11 ans, a été retrouvée morte dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 février, dans un bois de l'Essonne. Une enquête pour meurtre sur mineur a été ouverte et des recherches sont en cours.

Une inquiétude grandissante. Après la découverte du corps sans vie de Louise, collégienne de 11 ans, dans un bois de Longjumeau en Essonne, dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 février, les parents d'élèves de son établissement et les habitants des environs s'inquiètent.

"Ça provoque de la tristesse et puis aussi de l'angoisse surtout", confie une mère d'élève, au micro de BFMTV.

"J'ai des enfants dans la même tranche d'âge et ça fait mal au cœur, c'est d'une tristesse effroyable, donc forcément on est tous touchés. Qui ne le serait pas dans ce cas-là?", estime un père.

"Ça m'a dévastée"

Beaucoup de parents se mettent naturellement à la place des proches de Louise. "J'ai une fille de 6 ans et ça m'a dévastée. On croit toujours que ça se passe autre part et que ça se passe que dans les films, mais là ça se passe à 200 mètres de chez nous", s'inquiète une mère de famille.

"Il y a une sorte de psychose qui s'est développée dans la ville", reconnaît-elle.

De quoi pousser certains habitants à changer leurs habitudes. "On va souvent au parc, mais on n'ira plus au parc (...) ou on ira à deux, à trois ou quatre", assure une femme de 74 ans, voisine du Bois des Templiers. "J'ai la trouille", lâche-t-elle.

Des parents "angoissés"

"Les parents ont été très angoissés depuis le signalement de la disparition de Louise, nous l'avons vécue comme s'il s'agissait de notre propre enfant", confirme auprès de BFMTV Leïla Hadjadji, représentante de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public (PEEP) dans le collège de Louise.

"Nous avons reçu, au cours de ces deux derniers jours, beaucoup de messages de soutiens, mais aussi d'incompréhension, d'inquiétude. Beaucoup de familles se disent perdues", indique également Khadija Bouabada, présidente départementale de la PEEP d'Essonne.

L'inquiétude a par ailleurs bondi samedi soir, lorsque les gardes à vue de deux suspects ont été levées.

"D'apprendre que la garde à vue a été levée et que le criminel est toujours en liberté n'a fait qu'accroître l'angoisse. Maintenant, on essaye de ménager nos enfants pour ne pas leur transmettre ce sentiment", assure Leïla Hadjadji.

Ne pas laisser les élèves rentrer seuls du collège

Alors que la jeune Louise a disparu après la sortie de son collège d'Épinay-sur-Orge, vendredi après-midi, certains parents s'inquiètent de laisser leur enfant rentrer seul à la maison.

"Si mes enfants étaient encore scolarisés, je ne les mettrais pas à l'école", lâche d'ailleurs une habitante des environs.

Selon la présidente départementale de la PEEP d'Essonne, il existe "un sentiment d'insécurité qui n'est pas nouveau" dans le département, "surtout sur les heures dites creuses, où il y a très peu de passage, pas de bus scolaire. Les enfants sont livrés à eux-mêmes, ils traversent des kilomètres tous seuls", dit-elle, alors que Louise avait disparu en milieu d'après-midi vendredi.

Un dispositif de sécurité mis en place

Alors que le flou régnait dimanche soir, les cours ont finalement repris lundi matin dans le collège où était scolarisée Louise, mais à 9h10, plutôt qu'à 8h05, comme habituellement.

"Je crois que dans l'ensemble, beaucoup de parents ont compris l'intérêt d'effectuer cette rentrée, que les enfants puissent échanger et verbaliser et qu'ils puissent recevoir un discours de la part de personnels formés", déclare à notre micro Leïla Hadjadji.

Si habituellement "beaucoup (d'élèves) vont à pied" au collège, certains parents ont toutefois préféré ce lundi conduire les élèves en voiture, en organisant un système de covoiturage. "Aujourd'hui, il est hors de question que nos enfants aillent au collège à pied", assure la représentante de parents d'élèves.

Un "dispositif de sécurité" a par ailleurs été mis en place ce lundi matin à 8 heures "sur les trajets du collège par les villes de Longjumeau et d'Épinay-sur-Orge", ont indiqué les mairies des deux communes sur leurs réseaux sociaux.

Juliette Desmonceaux