Crack à Paris: Anne Hidalgo espère que l'évacuation n'entraînera pas "un nouveau supermarché du crack" ailleurs

Anne Hidalgo le 16 septembre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP
La mairie de Paris a pris acte de l'évacuation de consommateurs de cracks effectuée ce vendredi matin. Anne Hidalgo a réagi en début d'après-midi, par un communiqué, à la décision prise par le ministre de l'Intérieur de déplacer des toxicomanes des abords du quartier de Stalingrad et des jardins d'Éole.
Une évacuation demandée "depuis plusieurs mois" par la mairie
Anne Hidalgo assure que cette évacuation de la "scène de trafic et de consommation de crack" était demandée depuis plusieurs mois par la ville de Paris. Elle a finalement eu lieu ce vendredi matin, à la demande du ministre de l'Intérieur. Au total, 128 personnes ont été déplacées des rues Riquet et Aubervilliers, lieux très touchés par la consommation de crack. Les toxicomanes ont été dirigés vers le Nord-est de Paris, autour de la porte de la Villette.
Dans son communiqué, Anne Hidalgo rappelle qu'elle s'était rendue rue Riquet ce mardi soir auprès des riverains pour demander à l'Etat à prendre des mesures. Ce jour-là, Anne Hidalgo avait en effet critiqué l'inaction du préfet de police et avait appelé Gérald Darmanin à mettre fin à "un grand marché à ciel ouvert de crack".
"Le Préfet de Police doit faire de la lutte contre les trafics de stupéfiants et de la garantie des citoyens sa priorité absolue", soutient la maire de Paris dans son communiqué.
Ne pas conduire à "un nouveau supermarché du crack"
Mais, alors que les consommateurs de crack se retrouvent désormais place Auguste Baron, à la bordure du département de la Seine-Saint-Denis, la maire appelle à ne pas reproduire la même situation que celle connue autour de Stalingrad.
"Cette évacuation ne doit pas conduire à la reconstitution d'un nouveau supermarché du crack dans un autre lieu à Paris ou dans une commune voisine", souligne Anne Hidalgo.
Elle rappelle par ailleurs que "la seule solution durable" pour mettre fin au fléau du crack dans la capitale est la prise en charge des consommateurs dans un centre d'accueil spécialisé. Anne Hidalgo avait proposé il y a plusieurs semaines au Premier ministre, l'installation de quatre nouveaux sites spécifiques d'accueil des toxicomanes dans Paris. Jean Castex a donné son feu vert pour quatre de ces salles, à l'exception d'une d'entre elles, située à proximité d'une école.