"C'est carrément dangereux": les cyclistes redoublent de prudence avec la grève des éboueurs à Paris
À Paris, le ramassage des poubelles se fait toujours au ralenti. En conséquence, les déchets jonchent, par endroits, les trottoirs et pistes aménagées. Au-delà de l'odeur nauséabonde, les piétons et les cyclistes doivent adapter leur trajet.
"Il y a des bouts de verre partout"
Dans le 2e arrondissement, face aux pistes cyclables obstruées par un amas de poubelles, il devient difficile, voire dangereux pour les cyclistes de pédaler avec les déchets qui s'étalent sur la chaussée.
Deux options s'offrent alors à eux: descendre de son vélo et circuler sur le trottoir ou circuler sur la route parfois à contresens en frôlant les véhicules. "Il faut faire un peu gaffe surtout quand il pleut, ça devient glissant", explique François, entrepreneur.
"C'est carrément dangereux, il y a des bouts de verre partout, raconte Agathe, fleuriste. J'ai changé deux fois ma roue de vélo là, en un rien de temps, c'est scandaleux."
La crevaison causée par les débris de verre est également la hantise des livreurs à vélo. "C'est n'importe quoi, vraiment, déclare Brahim. Vous voyez, la bouteille est cassée: ça peut me faire crever et là, je perds ma journée."
Le non-ramassage des ordures rend des portions de pistes cyclables impraticables dans Paris, alors certains cyclistes s'adaptent comme ils peuvent. "On change le parcours, on essaie d'éviter, mais c'est vrai que c'est dangereux. Là, c'est de plus en plus compliqué de se véhiculer à vélo", souffle Anna, entrepreneur.
La grève reconduite jusqu'à lundi prochain
Un parcours du combattant pour les cyclistes, mais aussi pour les piétons qui doivent slalomer entre les déchets sur les trottoirs parfois entièrement recouverts de tas d'ordures depuis le début de la grève des éboueurs.
"On est obligés d'un peu escalader quoi, changer de trottoir en trottoir", relate Erwan, numismate. "C'est la face visible des invisibles quelque part, estime un autre passant. Des gens qui tous les jours travaillent pendant qu'on dort et qui ramassent les ordures. C'est vrai que ça cause un désagrément, ça ne serait pas arrivé s'il n'y avait pas eu cette loi."
De leurs côtés, les éboueurs parisiens ont annoncé une reconduction de leur mouvement de grève jusqu'à lundi prochain.