Grève des éboueurs à Paris: des habitants du 16e arrondissement se cotisent pour payer le ramassage des ordures

Selon un gérant d'une entreprise privée, la demande s'envole à Paris depuis le début de la grève des éboueurs.

Certains arrondissements de Paris s'organisent face à la grève des éboueurs. Dans le 16e, des riverains se sont cotisés pour faire intervenir des sociétés privées. Si des déchets continuent de s'entasser rue Eugène Labiche, l'immeuble situé au n°11 fait figure d'exception.

20 euros le m3

Frédéric Chevallier, entrepreneur, avait 3 à 4 m3 de détritus devant chez lui. Il appelle alors une entreprise privée pour savoir s'il est possible de les collecter.

"Samedi après-midi, j'ai vu qu'un camion ramassait les poubelles à certains endroits de la rue, mais pas à d'autres, explique-t-il à BFM Paris Ile-de-France. Je leur ai posé la question de savoir s'ils pouvaient prendre mes poubelles. Ils m'ont répondu qu'ils étaient une entreprise privée et qu'ils pouvaient le faire sur commande."

Frédéric en discute avec les autres habitants de l'immeuble qui décident de se cotiser. "C'était 20 euros du m3 hors taxe pour avoir une entrée propre", précise-t-il.

"Dix appels de dix particuliers, toutes les dix secondes"

Selon le gérant de la société qui a ramassé les déchets, depuis le début de la grève des éboueurs, les demandes des particuliers s'envolent.

"C'était un appel par particulier tous les 10 jours et là c'est dix appels de dix particuliers, toutes les dix secondes", détaille auprès de BFM Paris-Ile-de-France, Yoad Atlan, gérant de l'entreprise Dr Cleaner.

"On n'avait pas le choix"

Les riverains du 16e arrondissement se mobilisent et les commerçants aussi. Face à la montagne de poubelles qui ne cessait de croître et les odeurs, les clients commençaient à déserter la rue Dufrenoy. Plusieurs commerçants ont décidé de se cotiser pour qu'une société privée vienne également ramasser les déchets.

"On n'avait pas le choix, c'était soit ça, soit les odeurs", justifie Ezequiel, responsable primeur fruit et légumes.

"Parfois le midi, ça dissuade les gens de faire la queue pour acheter à manger, raconte Faouzi Rahmani, patron d'une rôtisserie. Ils sentaient les odeurs qui sentent mauvais."

Selon la mairie de Paris, le volume de déchets non ramassés dans les rues de la capitale était de 9300 tonnes, ce lundi, un nombre en baisse par rapport à vendredi dernier. Le retour à la normale risque toutefois de se faire encore attendre. La CGT Services Publics a voté la reconduction de la grève des éboueurs à Paris jusqu'à lundi prochain.

Hilal El Aflahi et Solenne Bertrand