Grève des éboueurs à Paris: des militants attachent les poubelles pour retarder le ramassage des ordures

"Et voilà deux poubelles unies par les liens du serflex". Engagés dans la lutte contre le dérèglement climatique et contre la réforme des retraites, les militants du collectif Alternatiba Paris se mobilisent pour soutenir les éboueurs dans leur grève. Pour ce faire, ils attachent les poubelles entre elles par un collier de serrage.
Opération "Christophe Maé"
L’objectif pour ces activistes n'est autre que de retarder le ramassage des poubelles, effectué par des agents réquisitionnés par la préfecture. Si ces dernières sont reliées, impossible pour les agents réquisitionnés de les tirer ou de les vider dans le camion.
Les militants ont partagé leur opération sur les réseaux sociaux. Et n’ont pas manqué de filmer un petit tutoriel pour les personnes qui souhaiteraient participer à cette action de soutien.
"Prendre deux poubelles, si possible pleines, insérer le serflex, détaille un militant dans la vidéo. Attention, chaque essai est définitif." Une fois, la petite cordelette installée, les poubelles sont scellées, se félicite le militant.
Cette action, le collectif Alternatiba Paris l’a baptisée "l’opération Christophe Maé", chanteur connu pour sa chanson "On s’attache". Alternatiba Paris revendiquait plusieurs centaines de poubelles attachées à Paris depuis samedi dans le 17e arrondissement.
"On apporte du soutien à ce mouvement"
Le collectif Alternatiba Paris n’est pas le seul à se mobiliser en soutien aux éboueurs grévistes. A l’incinérateur d’Issy-les-Moulineaux, un drapeau CGT et des panneaux en hommage aux personnels ont été installés. Une petite foule de sympathisants s’est également rendue sur place ce week-end pour soutenir les grévistes.
"On a apporté de la nourriture, on a donné à la caisse de grève, a expliqué Sophie, une enseignante, à BFMTV. On est là aussi pour discuter avec eux, pour les soutenir moralement."
Sophie était accompagnée d’une poignée de collègues et d’enfants. "On apporte du soutien à ce mouvement qui est visible et qui n’est finalement que la partie visible de l’iceberg car toute la France est contre ce projet."
Dimanche, l’incinérateur était difficilement accessible aux camions. Les grévistes avaient monté une sorte de barrage filtrant, un camion ne pouvant passer toutes les 20 minutes. Ce même jour, 150 tonnes de déchets ont été brûlés contre 2500 en temps normal.
A Issy-les-Moulineaux, les salariés sont quasiment 100% grévistes et le mouvement devrait se poursuivre d’autant qu’ils se sentent soutenus.
A Paris, lundi matin, 96 bennes sont sorties des régies municipales pour permettre le nettoyage de la moitié des arrondissements parisiens, l'autre moitié étant prise en charge par des sociétés privées. Ce nettoyage des rues a été réalisé par les agents grévistes réquisitionnés.
Actuellement 9300 tonnes de déchets résiduels se trouvent dans les rues de la capitale, a appris BFM Paris-Ile-de-France auprès de la mairie de Paris. Un chiffre en baisse par rapport à vendredi dernier.