"Quand on insulte la France, le président se fâche": Macron revient sur ses propos tenus à Mayotte

Le chef de l'État est allé à la rencontre des sinistrés à Mayotte après le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'archipel. Sur place, il a été pris à partie par des habitants en colère.

Le président s'explique. Après ses propos devenus viraux adressés aux sinistrés à Mayotte, Emmanuel Macron répond, expliquant avoir "dit la vérité", ce vendredi 20 décembre à des médias locaux dont la chaîne Mayotte La 1ère.

"J’avais des gens du RN (Rassemblement national NDLR) face à moi qui insultaient la France. J’ai dit la vérité", soutient le chef de l'État.

Emmanuel Macron persiste: "Vous avez fait le choix de la France donc il ne faut pas se diviser. Parce que c’est la France, c’est différent de partout dans la région, c’est une réalité".

"Je suis parmi vous comme si j’étais en Lozère ou en Corrèze", dit-il. "Quelques jours après un drame, le président est là. Mais quand on insulte la France, le président se fâche et il dit: 'regardez comment ça se passe ailleurs et ne l’oubliez pas'", soutient encore Emmanuel Macron, alors qu'un deuil national se tiendra le lundi 23 décembre.

Macron "s'énerve" devant les sinistrés

En déplacement dans l'archipel français de l'océan Indien dévasté par le cyclone Chido, faisant au moins 35 morts selon un bilan provisoire, le chef de l'État s'est emporté jeudi soir au milieu d'une foule en colère, appelant à sa "démission".

"Vous êtes contents d'être en France parce que si ce n'était pas la France, vous seriez 10.000 fois plus dans la merde. Il n'y a pas un endroit dans l'océan Indien où on aide autant les gens", a-t-il clamé.

"On ne peut pas vouloir être un département français et dire que ça ne marche pas quand la France est en solidarité. Il faut que tout le monde se respecte. On tiendra jusqu'au bout si on est une équipe", a-t-il encore soutenu, se disant "énervé".

La séquence est rapidement devenue virale et a suscité de vives critiques venues de l'opposition. "Attitude arrogante et donneuse de leçons", a accusé la députée écologiste Sandrine Rousseau, quand le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a estimé "qu'à travers ce genre d'expression", les Mahorais "ont toujours le sentiment d'être traités à part".

"Humanitaire" et "lutte contre l'immigration"

Département le plus pauvre de France, Mayotte recense plus de 100.000 habitants, soit un tiers de sa population, vivant dans des logements précaires. Parmi eux, de nombreuses personnes vivant en situation irrégulière venues des Comores voisines.

"Ce qui est humain et juste c’est d’accueillir les gens en situation d'asile et reconduire les gens qui ne le sont pas, sinon on ne pourra pas rebâtir Mayotte", a déclaré ce vendredi Emmanuel Macron sur la question migratoire.

"Priorité à l’humanitaire pour répondre à l’urgence, à la sécurité pour qu’on n'aille pas voler les habitations, et intensification du travail de lutte contre l’immigration", appelle-t-il.

Jeudi, Emmanuel Macron avait déjà déclaré vouloir "renforcer la lutte contre l'immigration clandestine, en même temps qu'on rétablit évidemment les écoles, on reconstruit l'habitat, on reconstruit l'hôpital, etc".

Juliette Desmonceaux