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Intempéries

Crues, inondations: pont coupé en deux, barrage fissuré... Les infrastructures mises à rude épreuve avec les intempéries

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Alors que le centre-est de l'Hexagone a été frappé par d'importantes intempéries et parfois de violentes crues, certains ponts n'ont pas résisté à la montée des eaux.

Un pont coupé en deux, un barrage fissuré. Avec les fortes intempéries qui ont frappé notamment les départements de l'Ardèche, du Rhône ou de la Loire ces derniers jours, les dégâts sont nombreux pour les habitations, mais aussi du côté des infrastructures publiques pas toujours suffisamment entretenues.

En Ardèche, dans la commune de Boulieu-lès-Annonay, le pont des sables n'a pas résisté aux inondations et a été largement détruit, laissant un trou béant empêchant toute traversée.

Pour le maire de ce bourg, l'infrastructure n'était pas prête à affronter les violentes intempéries. "Ce sont des ponts qui sont conçus pour les crues qu'on a tous les 10-15 ans, mais des crues comme celles-ci, on n'en a jamais eu", explique à BFMTV Damien Bayle, maire divers droite de la commune.

"Quand ça a commencé à lessiver le côté du pont, d'un coup on a entendu un grand 'crac' et de là, tout est parti très vite", raconte-t-il.

Des vérifications fréquentes

À quelques kilomètres plus au nord pourtant, à Saint-Marcel-lès-Annonay, un barrage a résisté à la montée des eaux. Construit il y a plus de 150 ans, il a prouvé sa solidité à de nombreuses reprises.

Pas de quoi redouter donc les récentes crues de la Loire voisine. "Dès le matin, nous avons envoyé des équipes qui ont surveillé ce barrage et ont vu que tout allait bien", assure à BFMTV Antoinette Scherer, conseillère municipale divers gauche.

"C'est un barrage qui est extrêmement surveillé par les services de l'État. Il y a une vérification décennale qui vient d'être faite", souligne-t-elle.

Pourtant, avec la crue de la Loire, le débit avait été multiplié par 100 ces derniers jours par rapport à son niveau habituel.

Une nécessaire "prévention"

Face aux risques de dégradations, l'architecte Boris Weliachew estime à notre micro que des travaux sont nécessaires pour de nombreuses infrastructures, alors que "les récentes inondations fragilisent ces ouvrages".

"Si on ne se préoccupe pas de prévention sur le long terme, on va payer la facture de plus en plus chère. Il va falloir reprendre tous ces ouvrages et mettre les moyens de façon à sécuriser tout le territoire", appelle-t-il.

Selon les conclusions d'une table ronde sur l'état des ponts en France, parues en mars dernier, entre 55.000 et 60.000 ponts doivent faire l'objet à terme d'un diagnostic dans le pays. Parmi eux, 25% sont considérés comme très dégradés et nécessitant des travaux, voire des mesures d’urgence, pour 10% d’entre eux.

Juliette Desmonceaux