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Syrie

Syrie: les rebelles rejettent la proposition russe

Un soldat de l'opposition syrienne le 12 septembre.

Un soldat de l'opposition syrienne le 12 septembre. - -

Pour les rebelles syriens, la proposition russe faite à Damas de placer les armes chimiques sous contrôle international ne suffit pas.

L'Armée syrienne libre (rebelles) a rejeté avec force ce jeudi la proposition russe prévoyant de placer les armes chimiques de la Syrie sous contrôle international, et demandé de juger les responsables du régime ayant "reconnu posséder" de telles armes.

"L'Armée syrienne libre annonce son rejet catégorique de l'initiative russe prévoyant de placer les armes chimiques sous contrôle international", a proclamé le chef militaire des rebelles, le général Sélim Idriss, dans la déclaration filmée et diffusée sur YouTube.

Les rebelles veulent un jugement devant la CPI

Après avoir menacé le régime syrien de frappes punitives pour une attaque chimique présumée et cherché à s'assurer le soutien du Congrès pour les mener, le président américain Barack Obama a écarté pour le moment l'option militaire pour examiner l'initiative russe.

Cependant, le général Idriss a demandé à la communauté internationale de "ne pas se contenter de retirer (au régime syrien) l'arme chimique, l'outil du crime, mais de juger devant la Cour pénale internationale l'auteur du crime qui a reconnu clairement posséder cet outil et accepté de s'en défaire".

A l'initiative de la Russie, Damas a annoncé vouloir mettre son arsenal sous supervision internationale en adhérant à la Convention de 1993 interdisant ces armes. La Russie a transmis aux États-Unis un plan de contrôle des armes chimiques et ce dossier devait être discuté ce jeudi à Genève par les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Manœuvre politique"

Le général Idriss a par ailleurs appelé les pays soutenant la rébellion à "augmenter les quantités d'armes" fournies aux combattants hostiles au régime de Damas pour leur permettre de "continuer à libérer le pays". Il a exhorté ses combattants à "intensifier les opérations militaires dans toutes les régions du pays".

Dans le même contexte, la Coalition nationale syrienne (opposition) a réaffirmé, dans un communiqué, que l'initiative russe était une "manoeuvre politique destinée à faire gagner du temps" au régime du président Bachar al-Assad. La coalition a souligné que la proposition russe ne serait acceptable que si elle prévoit de "demander des comptes à ceux qui ont commis des crimes contre le peuple syrien" et que si elle est promulguée sous le Chapitre VII de la Charte des Nations unies, prévoyant le recours à la force.

Elle a estimé que si "la réponse de la communauté internationale à la Syrie n'est pas efficace et effective, l'Iran, la Corée du nord et la milice du Hezbollah (libanais) vont la considérer comme un feu vert pour fabriquer et utiliser les armes chimiques".

A.S. avec AFP