Daesh dispose de milliers de vrais-faux passeports syriens pour pénétrer en Europe

Une femme syrienne tenant son passeport à la main (illustration) - Joseph Eid - AFP
Daesh aurait dérobé des milliers de passeports syriens afin de permettre à des terroristes de pénétrer en Europe, selon une enquête publiée ce vendredi par France Inter.
Selon la radio, deux des terroristes qui se sont fait exploser à côté du Stade de France le 13 novembre avaient utilisé ces "vrais-faux" papiers pour entrer en Europe par la Grèce, et un de leurs passeports était enregistré par Interpol sous le numéro "007773937". Il faisait partie d'un lot de 1.452 passeports dérobés à Raqqa en 2013, et dont la Syrie avait déclaré le vol.
Des milliers de documents, notamment des passeports, auraient été volés vierges dans les centres administratifs des régions syriennes tombées dans les mains de Daesh. Ils auraient été remplis ensuite avec de fausses identités. D'autres passeports auraient été récupérés sur les cadavres de soldats de l'armée de Bachar al-Assad.
Un fichier inutilisé
Pourtant, un fichier des documents volés a été mis en place par Interpol après les attentats du 11 septembre 2001. Le SLTD (pour "stolen and lost documents"), recense plus de 45 millions de documents de voyages perdus ou volés dans 190 pays. Problème: ce fichier n'est pas toujours consulté par les garde-frontière.
Fabrice Leggeri, directeur l’agence européenne chargée de la surveillance des frontières européennes, Frontex, explique à la radio que les grade-frontière doivent faire face à un afflux massif de migrants "dans un lieu de fortune avec des difficultés de connexion, de réseau" et sans matériel adéquat pour consulter les fichiers de police.
Des contrôles biométriques devraient être testés, notamment en Grèce, afin d'améliorer la sécurité aux frontières.