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Syrie

Comment Daesh prépare ses générations futures

Image extraite d'une vidéo de propagande de Daesh, montrant notamment des enfants recevoir un cours, s'entraîner au combat et exécuter des otages syriens.

Image extraite d'une vidéo de propagande de Daesh, montrant notamment des enfants recevoir un cours, s'entraîner au combat et exécuter des otages syriens. - Capture d'écran tirée d'une vidéo de propagande de Daesh.

En Syrie et en Irak, l'organisation jihadiste préparerait déjà sa succession en mettant en place de nombreuses naissances de "bébés Daesh", rapporte Le Parisien.

Daesh préparerait d'ores et déjà sa relève. Selon des sources au sein du renseignement citées par Le Parisien, l'organisation jihadiste établie en Syrie et en Irak travaillerait à assurer le renouvellement de sa population, en planifiant des naissances. Objectif: assurer une pérennité au "califat" en créant un véritable peuple lui étant associé, et faire en sorte que les bébés de Daesh deviennent de futurs combattants. 

Politique de reproduction

Pour ce faire, la stratégie des jihadistes serait déjà bien élaborée. Et la famille y prendrait une importance fondamentale. Pour s'assurer d'agrandir la population du califat autoproclamé, les combattants de Daesh sont ainsi priés de faire des enfants, afin d'assurer le renouvellement des rangs de l'organisation. "Ils sont dans une logique de long terme. Ils cherchent à construire des familles", explique ainsi une source au sein du renseignement, citée par Le Parisien.

Les femmes, et notamment les Européennes parties en nombre rejoindre les rangs jihadistes, tiennent alors un rôle crucial, et sont chargées d'assurer la reproduction.

"Lorsqu'une célibataire arrive, elle est intégralement prise en charge par l'EI (l'organisation Etat islamique, ndlr), qui la met en relation avec des combattants, comme le ferait une agence matrimoniale", précise une source du renseignement. Les converties, réputées plus radicales dans leur pratique de l'islam, sont privilégiées par les combattants étrangers. 

Une fois sur place, l'objectif fixé à ces femmes est clair: elles doivent donner naissance à un enfant dans les dix-huit mois qui suivent leur arrivée, au maximum. Généralement, les femmes occidentales sont ciblées par des recruteurs par le biais des réseaux sociaux, et ceux-ci font tout pour les convaincre de partir en Syrie. En résultent de véritables filières de recrutement pour la procréation, désormais dans le viseur de la DGSI, qui a procédé à plusieurs démantèlements. 

Les enfants embrigadés dès leur plus jeune âge

Les enfants seraient sensibilisés le plus tôt possible à la propagande jihadiste. Très vite après leur naissance, ils sont pris en charge par des structures spécialisées, telles que des écoles coraniques, explique ainsi Le Parisien. Au programme: la transmission de valeurs telles que la haine des pays occidentaux, mais aussi l'apprentissage du maniement des armes, avec des modèles factices dans un premier temps.

Une politique d'embrigadement qui semble porter ses fruits, puisque dans une vidéo de propagande publiée récemment sur Internet par Daesh, des enfants âgés d'une dizaine d'années sont montrés en train de s'entraîner au combat mais aussi d'exécuter des membres des forces de sécurité syriennes, retenus en otage. 

En mars dernier, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) révélait que Daesh recrutait des enfants à tour de bras dans les territoires contrôlés. Depuis le mois de janvier 2015, plus de 1.100 enfants auraient été recrutés de la sorte, selon les chiffres de l'OSDH. Plus de cinquante d'entre eux auraient été tués. 
Adrienne Sigel