Qui sont les cinq journalistes tués à Gaza dans un bombardement de l'armée israélienne sur un hôpital?

Des Gazaouis transportent la dépouille du journaliste d'Al Jazeera Hossam al-Masri, le 25 août 2025 à Khan Younis dans la bande de Gaza - ABED RAHIM KHATIB / ANADOLU / Anadolu via AFP
La liberté de la presse à nouveau attaquée à Gaza. Cinq journalistes, dont certains collaboraient avec des médias internationaux comme Al Jazeera, Reuters et AP, ont été tués ce lundi 25 août dans des frappes israéliennes sur un hôpital du sud de l'enclave ayant fait au total 20 morts.
Selon la Défense civile, l'hôpital Nasser de Khan Younès a été frappé à deux reprises par l'armée israélienne, d'abord par un drone explosif, puis par un bombardement aérien alors que les blessés étaient évacués.
L'armée israélienne a reconnu avoir mené "une frappe dans la zone de l'hôpital Nasser", et annoncé une "enquête". Regrettant "tout dommage causé à des personnes non impliquées", elle a affirmé qu'elle "ne ciblait pas les journalistes en tant que tels".
La mort de ces journalistes survient deux semaines après celle de cinq journalistes travaillant pour Al Jazeera, dont un qu'Israël identifiait comme un "terroriste". Avant le bombardement de ce lundi, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et Reporters sans frontières (RSF) recensaient près de 200 journalistes tués depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
· Mohammad Salama
La chaîne d'informations arabophone Al Jazeera a annoncé la mort sur place d'un de ses photojournalistes et reporter d'images, Mohammad Salama.
"Avec ce dernier crime, qui a coûté la vie à Mohammed Salama, le nombre de journalistes d’Al Jazeera tués par Israël à Gaza atteint le nombre de dix", indique la chaîne qatarie dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux.
"Al Jazeera Media Network condamne, dans les termes les plus forts, ce crime horrible commis par les forces d’occupation israéliennes, qui ont directement ciblé et assassiné des journalistes dans le cadre d’une campagne systématique visant à faire taire la vérité", ajoute-t-elle.
Le rédacteur en chef du média, Mohamed Moawad, a salué sur Skynews la mémoire d'un "photojournaliste très dévoué et courageux qui couvrait le sud de Gaza depuis le début de cette guerre".
· Hossam al-Masri
"Nous sommes dévastés d'apprendre le décès de Hossam al-Masri, collaborateur de Reuters, et les blessures infligées à un autre de nos collaborateurs, Hatem Khaled, lors des frappes israéliennes contre l'hôpital Nasser", a déclaré l'agence de presse canado-britannique Reuters dans un communiqué.
"Des témoins ont indiqué que la deuxième frappe avait eu lieu après l'arrivée précipitée des secouristes, des journalistes et d'autres personnes sur les lieux de l'attaque initiale" contre l'hôpital, explique Reuters.
"La vidéo en direct de Reuters depuis l'hôpital, gérée par Hossam al-Masri, a été soudainement coupée au moment de la première frappe", précise l'agence.
· Mariam Dagga
L'agence de presse américaine Associated Press (AP) s'est dite "choquée et attristée" de la mort de Mariam Dagga, 33 ans, journaliste photo indépendante qui collaborait avec l'agence depuis le début de la guerre. Employée comme pigiste, elle n'était pas en mission pour l'agence au moment des faits, a précisé AP.
· Moaz Abou Taha
Le syndicat des journalistes palestiniens a identifié le photojournaliste Moaz Abou Taha comme étant l'une des victimes de l'attaque israélienne.
La Palestinien aux 200.000 abonnés sur Instagram documentait les conséquences des bombardements de l'armée israélienne et la famine qui frappe l'enclave.
· Ahmad Abou Aziz
Ahmad Abou Aziz est mort de ses blessures après avoir été victime de l'attaque contre l'hôpital Nasser, devenant ainsi le cinquième journaliste tuée dans l'attaque.
Selon Al Jazeera, Ahmad Abou Aziz travaillait pour Quds News Network, une agence de presse présentée par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) comme "affiliée au Hamas".