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Palestine

Gaza: l'aide humanitaire s'accélère avec le cessez-le-feu

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Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu dimanche, plus de 900 camions d'aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza, mais les besoins restent nombreux.

Il s'agissait d'un des engagements de la trêve signée entre Israël et le Hamas. Deux jours après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza qui a permis la libération d'otages, plus de 900 camions d'aide humanitaire sont entrés lundi 20 janvier dans la bande de Gaza, selon des chiffres annoncés par l'ONU.

"L'aide humanitaire continue d'entrer dans la bande de Gaza dans le cadre de l'augmentation préparée de l'aide aux survivants. Aujourd'hui, 915 camions sont entrés à Gaza, selon les informations reçues des autorités israéliennes et des garants de l'accord de cessez-le-feu" (Qatar, Égypte, États-Unis), a indiqué le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Besoins primaires

Dimanche, au premier jour de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, l'ONU a annoncé l'entrée de 630 camions, dont 300 destinés au nord de la bande de Gaza, alors que les 2 millions d'habitants du territoire font face à une situation humanitaire catastrophique.

Ces véhicules, parfois bloqués depuis de longues semaines, contiennent de la nourriture, de l'eau, mais également du carburant à destination d'une population qui manque de tout depuis quinze mois.

À BFMTV, Basel Alaila, coordinateur médical Médecins du monde, indique que l'augmentation de l'aide humanitaire a des conséquences très pratiques sur la vie des Gazaouis. "Le prix d’un kilo de sucre il y a un mois, c’était 20 euros, aujourd’hui c’est redescendu à deux", dit-il.

"On attend toujours de pouvoir lancer les demandes pour importer du matériel médical d’urgence", nuance-t-il toutefois.

L'aide médicale réclamée

Côté israélien, on attend également l'autorisation des autorités afin d'envoyer de l'aide médicale. Guy Shalev, directeur de l’ONG Physicians for Human Rights Israël, dit à BFMTV que 30 médecins sont toujours en attente de départ pour la bande de Gaza.

"On doit encore obtenir l’autorisation israélienne pour entrer dans Gaza. Sinon, on essaiera de passer par Rafah, en Egypte, malgré nos passeports israéliens. Mais les habitants n’ont pas le temps d’attendre. Des gens meurent en attente d’être évacués", dit-il à BFMTV.

Car la situation reste plus que précaire dans l'enclave palestinienne. "Dans chaque rue, il y a des morts. Dans chaque quartier, il y a des gens sous les bâtiments", dit à la BBC Abdullah Al-Majdalawi, un travailleur de la Défense civile.

Auprès du même média, Sam Rose, directeur par intérim de l'Unrwa, indique pour sa part que l'aide apportée à la Bande de Gaza ne doit pas s'arrêter à la nourriture. "Nous avons des individus, des familles et des communautés qui ont besoin d’être reconstruits", dit-il, alors que l'ONU estime à 60% les infrastructures du territoire qui ont été endommagées ou détruites.

"Le traumatisme qu'ils ont traversé, la souffrance, la perte, le chagrin, l'humiliation et la cruauté qu'ils ont endurées au cours des 16 derniers mois - ce sera un très, très long chemin", conclut-il.

Clémence Dibout, Tom Beck avec Hugo Septier