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Palestine

"Il n'y a plus de vie": à Gaza, des habitants déplacés font leur retour au milieu des ruines

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Avec l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza, des centaines de milliers de Palestiniens déplacés ont pu retourner dans l'enclave palestinienne, retrouvant, pour la plupart, leur habitation détruite.

Des centaines de milliers de Palestiniens déplacés ont fait leur retour à Gaza, dans des champs de ruines, après 15 mois de bombardements, avec l'entrée en vigueur de la trêve avec Israël dimanche 19 janvier.

"La destruction est indescriptible. Nos vies sont détruites. Il nous faudra plus de 20 ans pour retrouver une vie normale. Il n'y a plus de vie, plus de maison, plus d'eau et d'électricité", affirme Siria Al-Arouqi, une habitante de Rafah, qui cherche dans les décombres les corps de sa sœur et de sa famille. Tous sont morts sous les bombardements israéliens.

"Qu'allons-nous construire ici? Que pouvons-nous faire?", s'interroge-t-elle encore avec désespoir.

"Toute notre éducation a été balayée par la guerre"

Le Nord de la bande de Gaza est un champs de ruines. Certains ont tout de même la chance de retrouver leur maison intacte. "C'est une joie totale, mêlée à de la tristesse", décrit le jeune Ahmed Abou Mohsen.

Après un an et demi de guerre, il est désormais temps de remettre en ordre ce qui peut l'être et d'essayer de penser à l'avenir.

"Nous en avons assez de cette guerre, nous aurions aimé qu'elle se termine il y a longtemps. Toute notre éducation a été balayée à cause de la guerre. Dieu merci elle a pris fin et tout va revenir", souligne le frère d'Ahmed, Mohamed Abou Mohsen.

10 milliard de dollars pour rétablir le système de santé

Annoncé mercredi par les médiateurs - Qatar, États-Unis, Égypte -, l'accord ambitionne à terme, selon Doha, de déboucher sur la "fin définitive" de la guerre. Selon ses termes, les hostilités doivent cesser et 33 otages israéliens doivent être libérés dans une première phase de six semaines. En échange, les autorités israéliennes ont dit qu'elles libéreraient dans ce délai quelque 1.900 Palestiniens.

Quelques minutes après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, qui prévoit également une augmentation de l'aide humanitaire à Gaza, l'ONU a annoncé l'arrivée des premiers camions d'aide. Selon l'Égypte, l'accord prévoit "l'entrée de 600 camions d'aide par jour". D'après un responsable égyptien, "260 camions d'aide et 16 de carburant" étaient entrés en fin de journée dimanche.

L'OMS a récemment estimé à plus de 10 milliards de dollars le montant nécessaire pour remettre le système de santé sur pied dans le territoire palestinien bombardé sans répit par l'armée israélienne depuis les attaques du mouvement islamiste Hamas du 7 octobre 2023.

Valentin Demay avec Clément Boutin et agences