Gaza: accusé par l'ONU, Israël dément avoir tiré sur la foule lors d'une distribution d'aide humanitaire

Des hommes regardent autour d'eux, en état d'alerte, suite à des coups de feu, alors que des Palestiniens déplacés reçoivent des paquets de nourriture d'une fondation soutenue par les États-Unis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2025. - AFP
L'armée israélienne a démenti ce jeudi 28 mai avoir ouvert le feu sur la foule la veille en marge d'une distribution d'aide humanitaire assurée par une société privée dans le sud de la bande de Gaza. Tsahal a été mis en cause par un responsable onusien ayant fait état de nombreux blessés par balles.
"Nous vérifions les informations de l'ONU. À l'heure où nous parlons, nous n'avons aucune information à ce sujet", a déclaré à l'AFP le colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne.
Des soldats israéliens "ont effectué des tirs de sommation en l'air, dans la zone à l'extérieur" du centre géré par la société GHF, "en aucun cas vers les gens", a-t-il précisé. "Le Hamas fait tout pour empêcher l'aide humanitaire", a ajouté l'officier.
"Environ 47 personnes ont été blessées"
"Environ 47 personnes ont été blessées" mardi, la plupart par des tirs israéliens, quand des milliers de Palestiniens se sont rués vers un nouveau centre de distribution d'aide à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré mercredi à des journalistes Ajith Sunghay, chef du Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens.
"La plupart des blessés l'ont été par balles", et "les tirs provenaient de l'armée israélienne", a-t-il dit.
Selon des journalistes de l'AFP sur place, des milliers de Palestiniens se sont précipités mardi vers ce centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), un organisme créé de toutes pièces avec le soutien des États-Unis et d'Israël pour distribuer de l'aide à l'intérieur de la bande de Gaza.
Les Nations unies et les agences d'aide internationales ont déclaré qu'elles ne coopéreraient pas avec la GHF, cible d'accusations selon lesquelles elle travaille avec Israël sans aucune implication palestinienne et contourne l'ONU.
"Nous avons exprimé de nombreuses préoccupations [à propos de] ce mécanisme", a dit Ajith Sunghay. "Ce que nous avons vu hier est un exemple très clair des dangers de la distribution de nourriture, dans les conditions mises en oeuvre par la Fondation humanitaire de Gaza".