"Des conditions inhumaines": une humanitaire raconte le quotidien des habitants de la bande de Gaza

Ils vivent dans le plus grand dénuement. Alors qu'un fragile cessez-le-feu est en vigueur dans la bande de Gaza depuis le 19 janvier après quinze mois de guerre, une humanitaire de Handicap International, tout juste de retour de l'enclave palestinienne, raconte à BFMTV à quoi ressemble le quotidien des habitants sur place.
À notre caméra, Mara Bernasconi, qui travaille à l'association comme responsable du plaidoyer pour la Palestine, montre des images tournées sur la route principale pour se rendre dans la ville de Gaza.
"Il y a des montagnes de déchets, des tentes partout, pleines de sable", décrit-elle en regardant l'écran. "C'est froid et humide. Il n'y a pas d'électricité, pas d'eau, pas de nourriture, rien".
"Ils vivent dans des conditions inhumaines", estime-t-elle.
La première opération humanitaire à Gaza depuis la trêve
Lors de ce déplacement, le premier dans l'enclave depuis les attaques du 7-Octobre, les équipes de Handicap International ont pu rencontrer des civils et mener la première opération humanitaire depuis le début du cessez-le-feu.
Sur les images, on observe un homme de 33 ans, père de famille, se faire changer un bandage rudimentaire au niveau de la jambe partiellement amputée.
Car malgré le cessez-le-feu, le matériel médical ne rentre qu'au compte-goutte dans la bande de Gaza. Israël parle de mesures de sécurité pour expliquer la lenteur de l'avancée des secours.
"Mais (les habitants) ne peuvent pas manger, ni boire et nous (humanitaires NDLR), on ne peut pas faire notre métier et aider la population", déplore Mara Bernasconi.
L'ONG redoute que, si la situation perdure, quasiment un habitant de la bande de Gaza sur deux souffre de séquelles physiques.
Désaccords sur la poursuite de la trêve
Pour faire pression sur le Hamas, l'armée israélienne bloque depuis le 2 mars l'entrée de l'aide pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza assiégés depuis octobre 2023.
Un accord de trêve est en vigueur à Gaza depuis le 19 janvier. Il a été arraché par les médiateurs, l'Égypte, le Qatar, les États-Unis, après quinze mois d'une guerre dévastatrice provoquée par une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Israël, soutenu par l'allié américain, et le Hamas sont en désaccord sur les modalités de la poursuite du fragile cessez-le-feu.
Le Hamas s'est dit vendredi prêt à libérer un otage israélo-américain et à rendre les dépouilles de quatre autres dans le cadre des négociations sur la poursuite de la trêve à Gaza. Israël a cependant rejeté cette proposition, dénonçant une "manipulation".