Gaza: l'ONU alarme sur les stocks d'aide humanitaire qui "s'épuisent très rapidement"

Un marché au milieu des ruines de Jabalia, ville du nord de Gaza dévastée par les bombardements israéliens, le 27 février 2025 - Omar AL-QATTAA / AFP
La situation ne cesse de se dégrader dans la bande de Gaza. Les stocks "s'épuisent très rapidement" dans l'enclave palestinienne, où Israël bloque depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire, a alerté ce mercredi 12 février le chef du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Après l'entrée en vigueur de la trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas, "pendant six semaines, nous avons fait des progrès massifs pour nourrir des millions de personnes, faire entrer des médicaments, redémarrer des hôpitaux", a noté Tom Fletcher lors d'une conférence de presse.
Mais depuis onze jours, plus rien n'entre dans le territoire. Pour faire pression sur le Hamas, Israël bloque l'entrée de l'aide humanitaire et a cessé dimanche la fourniture d'électricité vers la principale usine de dessalement d'eau qui alimente au moins 600.000 personnes.
"Onze jours, c'est déjà onze jours de trop à empêcher l'aide d'arriver aux civils qui en ont tant besoin", a insisté Tom Fletcher.
Une situation peut "redevenir une crise humanitaire"
Les stocks entrés pendant les six semaines précédentes "s'épuisent très vite", a-t-il noté, forçant l'ONU à déjà rationner l'aide pour la faire durer plus longtemps.
"Le fait que nous ne puissions pas faire entrer de carburant veut dire que les couveuses s'éteignent", a insisté Tom Fletcher, alertant que la situation allait "encore et très vite redevenir une crise humanitaire".
Le responsable onusien s'était rendu début février dans le petit territoire dévasté. "C'était bien pire que ce que j'avais anticipé, et je m'étais préparé au pire", a-t-il commenté, avant de décrire un de ses premiers "chocs" en voyant des chiens dans les kilomètres de décombres de Gaza.
"J'ai demandé à mon collègue, pourquoi les chiens sont-ils si gros? Il a répondu, parce que les chiens cherchent des corps". "Et vous voyez les gens maigres, et c'est comme ça pendant des kilomètres et des kilomètres. Je ne pense pas que quiconque puisse se préparer à ça", a-t-il insisté.