Israël : l'armée intercepte des roquettes tirées depuis le Liban et mène des frappes contre le Hezbollah

Une frappe israélienne près du village de Yohmor au sud du Liban le 22 mars 2025 - Rabih DAHER / AFP
L'armée israélienne a annoncé ce samedi 22 mars mener des frappes contre des "cibles terroristes du Hezbollah dans le sud du Liban" après avoir avoir intercepté des tirs de roquette - non revendiquées - en provenance de ce pays voisin.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné à l'armée de frapper "des dizaines de cibles terroristes" au Liban, indique un communiqué.
Selon l'agence de presse libanaise (ANI), des avions israéliens ont survolé "le secteur est" du sud du Liban et des missiles d'interception ont explosé dans cette région. Des troupes israéliennes au sol conduisent également des opérations de ratissage à l'arme automatique dans les collines de Hamames, a ajouté l'agence.
L'ANI a également fait état de tirs d'artillerie israéliens sur le district de Nabatiyeh et sur la ville de Khiam, où "trois obus (tirés par) des chars Merkava" sont tombés. L'armée a aussi visé à l'arme automatique les villages frontaliers de Houla, Markaba, et Kfar Kila.
Israël pointe la "responsabilité" du Liban
"Nous ne pouvons permettre des tirs depuis le Liban sur les communautés de Galilée", a réagi le ministre israélien de la Défense, Israël Katz dans un communiqué. "Le gouvernement libanais porte la responsabilité des tirs depuis son territoire. J'ai ordonné à l'armée de répondre en conséquence", a-t-il ajouté.
Les sirènes d'alerte anti-aérienne ont été déclenchées à 7h30 à Metula, un village du nord d'Israël frontalier avec le Liban. L'armée a ensuite indiqué que trois roquettes qui étaient entrées en territoire israélien avaient été interceptées.
"Nous avons promis la sécurité aux communautés de Galilée et c'est exactement ce qui va se passer", a poursuivi Israël Katz. "Le sort de Metula est le même que celui de Beyrouth".
Après les tirs de roquette, l'armée libanaise a annoncé avoir démantelé trois rampes de lancement "artisanales" dans le sud du pays. "L'armée a (...) trouvé trois rampes de lancement de roquettes artisanales dans la région située au nord du fleuve Litani" et "procédé à leur démantèlement", a déclaré l'armée dans un communiqué.
Le risque d'une "nouvelle guerre"
Les autorités libanaises ont vivement dénoncé la réponse armée d'Israël. "Ce qui s'est passé aujourd'hui dans le sud, et qui se poursuit depuis le 18 février, constitue une agression continue contre le Liban et un coup porté au projet de sauvetage dont les Libanais sont convenus", a réagi le président de la République Joseph Aoun, selon le compte de la présidence sur X.
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a lui mis en garde contre le risque d'une "nouvelle guerre" aux conséquences "désastreuses" pour le Liban.
La mission de l'ONU au Liban, la Finul, s'est inquiétée d'une "possible escalade de la violence" dans un message publié sur X.
Une trêve a mis fin le 27 novembre à deux mois de conflit ouvert entre l'armée israélienne et le mouvement libanais pro-iranien, qui avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre l'opposant à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, en octobre 2023.
Le cessez-le-feu tient globalement, malgré des accusations mutuelles de violations répétées. L'armée israélienne s'est maintenue dans cinq positions stratégiques le long de la frontière dans le sud du Liban.