Trêve à Gaza : les six otages promis par le Hamas ont été libérés

Des personnes regardent des portraits d'otages israéliens, détenus à Gaza depuis l'attaque du 7 octobre, affichés sur un mur à Tel Aviv le 23 avril 2024. - AHMAD GHARABLI / AFP
La fin de l'attente. Le dernier otage israélien, parmi les six promis par le Hamas, a été libéré, a annoncé l'armée israélienne, samedi 22 février. Comme les cinq autres avant lui, Hicham al-Sayed, Bédouin israélien captif à Gaza depuis près de dix ans, a été remis par le Hamas à la Croix-Rouge, qui l'a ensuite amené jusqu'à l'armée israélienne.
Escorté par celle-ci, l'ex-otage "a franchi la frontière [entre Gaza et le] territoire israélien" et est en route vers un lieu où l'attendent des membres de sa famille, indique l'armée.
"Après presque une décennie de combat pour le retour d'Hicham, le moment tant attendu est arrivé", écrit sa famille dans un communiqué partagé par le Forum des familles, la principale organisation de proches d'otages.
Ses proches remercient particulièrement les familles des otages enlevés le 7 octobre 2023 de les "avoir accueillis à bras ouverts" et "considérés comme faisant naturellement partie du combat pour ramener tout le monde à la maison".
Des "certificats de libération"
Précédemment, Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert, tous trois enlevés sur le site du festival de musique de Nova lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, ont été libérés par le Hamas et remis à l'armée israélienne par l'intermédiaire de la Croix-Rouge.
Ils ont été présentés devant la foule avec leurs "certificats de libération" remis par le mouvement islamiste palestinien, avant d'être confiés à la Croix-Rouge, à Nousseirat, dans la bande de Gaza. Les trois otages sont ensuite arrivés en Israël, escortés par l'armée.
Plus tôt dans la matinée, Tal Shoham et Avera Mengistu, deux Israéliens également retenus en otage dans la bande de Gaza, ont été remis par le Hamas à l'armée israélienne, toujours via l'intermédiaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), selon un communiqué militaire israélien.
Comme lors des précédentes libérations organisées dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu à Gaza, le mouvement islamiste palestinien Hamas et les groupes armés alliés ont exhibé sur un podium les deux otages, devant de grandes affiches rendant hommage aux combattants tombés au combat, avant leur remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à Rafah.
Les deux hommes sont ensuite montés dans les voitures du CICR, qui les a remis à l'armée israélienne. Ils sont désormais arrivés en Israël, selon un communiqué de l'armée israélienne.
Tal Shoham et Avera Mengistu "ont franchi la frontière [entre Gaza et le] territoire israélien" et sont en route vers un lieu où ils doivent retrouver leurs familles, indique l'armée. Israël attend la libération de quatre autres otages dans la matinée, dans le cadre d'un nouvel échange de prisonniers au titre de la trêve avec le Hamas.
Une mise en scène de leur libération par le Hamas
Le visage tendu, Tal Shoham, enlevé lors de l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 en Israël, a été contraint de prononcer quelques mots au micro. A ses côtés, Avera Mengistu, captif dans le territoire palestinien depuis des années, tête baissée. Les mises en scène à chaque libération d'otages ont été dénoncées par Israël, l'ONU et la Croix-Rouge.
Sous la pluie, des combattants encagoulés en treillis militaires et en armes se sont déployés autour de la tribune, certains portant des armes automatiques, d'autres des lance-roquettes. Des drapeaux du Hamas flottaient sur des bâtiments détruits par la guerre.
La famille de l'otage Mengistu a salué sa libération dans un communiqué. "Notre famille a enduré 10 ans et cinq mois d'une souffrance inimaginable", écrivent ses proches.
"Pendant tout ce temps, des efforts incessants ont été déployés pour obtenir son retour, il y a eu des prières et des plaidoyers, parfois en silence, qui ne trouvent une réponse qu'aujourd'hui", ajoute le texte.
Plus de 600 prisonniers palestiniens libérés en échange
Selon le Club des prisonniers palestiniens, 602 détenus palestiniens doivent être libérés en contrepartie, dont 50 condamnés à perpétuité. Cent-huit des prisonniers doivent être expulsés des territoires palestiniens.
Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent être échangés contre 1.900 détenus palestiniens d'ici la fin, le 1er mars de la première phase de l'accord.
Il s'agit de la dernière libération d'otages vivants prévue durant la première phase.
Mercredi, le Hamas s'est dit prêt à libérer "en une seule fois" tous les otages encore retenus à Gaza lors de la deuxième phase de l'accord.
Mais les négociations indirectes sur cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été retardées, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de la trêve.
La troisième et dernière phase doit en principe porter sur la reconstruction de Gaza.